Quelques jours après la répression des chrétiens à Kinshasa, le Président Joseph Kabila s’est adressé aux journalistes. Il a particulièrement déploré l’implication de l’Église dans la politique en République démocratique en Congo (RDC) et invité les chrétiens à rester à la place qui est la leur.
Joseph Kabila pointe du doigt l’implication de l’Église
Pour la première fois depuis les récentes manifestations réprimées dans le sang en RDC, Joseph Kabila s’est adressé vendredi 26 janvier à la presse. Un discours très attendu dans lequel le Chef d’État a tenu à recadrer les catholiques du Comité laïc de coordination (CNC) qui exigent le respect de la parole donnée.
Ces derniers mois, les dirigeants du CNC sont parvenus, à deux reprises, à faire descendre des manifestants dans la rue pour exiger le respect de l’Accord de la Saint-Sylvestre.
Cet accord a été négocié par la médiation des évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). Il prévoit entre autres une gestion consensuelle du pays et une prolongation d’une année minimum du règne du président Joseph Kabila, dont le second et dernier mandat constitutionnel est arrivé à terme le 19 décembre 2016. L’Église réclame donc au président de respecter cet accord en cédant sa place à une nouvelle génération dirigeante.
Toutefois, le Chef de l’État n’a pas manqué d’accuser l’Église catholique de vouloir dérailler à sa vocation en s’immisçant dans les affaires politiques. « Rendons à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Quand on essaie de mélanger les deux, c’est dangereux. Le résultat est toujours négatif », a-t-il indiqué.
En clair, les autorités religieuses ne doivent pas déroger à leur fonction en entrant dans la politique, cela conduit toujours à des dissensions et les conséquences sont désastreuses. Le Président invite donc les autorités ecclésiastiques à se ressaisir, car « Jésus-Christ n’a jamais présidé une Commission électorale », a-t-il déclaré sur un ton d’ironie.