Le procès de Gilbert Diendéré et de ses 83 coaccusés s’ouvre ce mardi à Ouagadougou, la capitale burkinabè. Principal cerveau présumé du coup d’État manqué de septembre 2015, l’ancien chef d’état-major de Blaise Compaoré comparaitra afin que sa responsabilité soit définitivement située dans cette affaire à rebondissements. Le général Djibrill Bassolé, accusé d’avoir fomenté un complot avec le président de l’Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro, tel que révélé par un enregistrement téléphonique non authentifié, sera également dans le box des accusés.
Diendéré dément son implication au putsch manqué
Fidèle à Blaise Compaoré, le général Gilbert Diendéré n’a point digéré le soulèvement populaire qui a évincé l’ex-homme fort du Faso. Ce cauchemar qui a longtemps hanté ses rêves a éveillé chez le général des ambitions infâmes. Le 16 septembre 2015, un an après l’instauration du gouvernement de transition dirigé par Michel Kafando, le pays des hommes intègres entre en ébullition.
Et pour cause, Gilbert Diendéré et des éléments de l’ex-Régiment de la sécurité présidentielle (RSP) ont lancé un assaut contre le palais du Kosyam. Ils y avaient alors retenu en otage le président Michel Kafando, l’ex-Premier ministre Isaac Zida et bien d’autres autorités de la transition. Cependant, eu égard aux fortes pressions internationales et à la mobilisation du peuple burkinabè, les putschistes ont fini par plier l’échine.
L’heure a enfin sonné pour rendre compte de cette tentative de coup d’Etat. Mais curieusement, avant l’ouverture du procès ce mardi, l’ex-bras droit du président déchu apporte un démenti quant à son implication dans ce coup d’État manqué. Le putschiste présumé estime que les événements du 16 septembre ont été manoeuvrés par des sous-officiers. Il assure par ailleurs qu’il est intervenu à la tête du mouvement pour éviter un bain de sang. En clair, il aurait retenu les otages pour garantir leur sécurité face aux prétendus sous-officiers commanditaires du complot.
Ce procès réserve d’énormes surprises, car d’une part le principal accusé entend faire d’importantes révélations. D’autre part, Djibrill Bassolé qui clame jusque-là son innocence dans cette affaire, est déterminé à prouver son innocence quant aux multiples accusations portées contre lui. Le peuple burkinabè retient donc son souffle quant à l’issue de ce procès à haut risque.