À peine entamé, le procès des responsables présumés du putsch manqué du 16 septembre 2015 au Burkina Faso a été suspendu. Les avocats de la défense, récusant le président du tribunal militaire, ont purement et simplement quitté la salle d’audience.
Tout part en vrille au procès du putsch manqué
Le jeudi 22 février 2018, une importante annonce est passée à la télévision nationale burkinabè. Il s’agit de la nomination de Seydou Ouédraogo en qualité de président du tribunal militaire de Ouagadougou. Ce magistrat militaire devra donc se charger du dossier du coup d’Etat manqué de septembre 2015. Mais sa nomination a été aussitôt contestée par la défense du général Gilbert Diendéré et de ses coaccusés.
Les avocats de la défense ont en effet contesté la légalité de ce président qui devrait diriger le procès. « On nous demande de comparaître devant une chambre qui n’existe pas », ont accusé les avocats. Car, suivant le décret de nomination du président du tribunal, il faut huit jours francs pour qu’il prenne effectivement fonction. Et pourtant, la nomination du Magistrat Seydou Ouédraogo a été actée le 22 février 2018, donc à seulement cinq (05) jours de sa prise de fonction officielle. « On ne peut pas participer à un procès où la loi n’est pas appliquée dans toute sa rigueur », ont argué les avocats.
Par ailleurs, certains observateurs dénonçaient le manque de crédibilité du procès. Ces événements sont des indices qui donnent d’emblée à penser que ce procès serait intenté contre les généraux Djibrill Bassolé, Gilbert Diendéré et les autres accusés. D’ailleurs, le procès a été suspendu et de nouvelles nominations ont été annoncées. Les audiences devraient donc reprendre ultérieurement.