Lors de son voyage à Berlin, le président du FPI, Pascal Affi N’guessan, a effectué une escale à Paris où il a opéré une offensive diplomatique d’envergure. Sur les bords de la Seine, il s’est entretenu avec plusieurs personnalités françaises, dont l’ancien président François Hollande.
Rencontre Affi N’guessan – François Hollande, une manoeuvre souterraine ?
Sur invitation de la fondation Friedrich Ebert, une partie de l’opposition ivoirienne s’était rendue à Berlin le 25 février dernier. Ce groupe composé de Pascal Affi N’Guessan et Agnès Monnet (FPI), Mamadou Koulibaly et Nathalie Yamb (LIDER), Laurette Boete et Florent Assielou (CAP-UDD) a été accueilli par le Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD), le plus vieux parti du pays.
Profitant de ce séjour européen, l’ancien Premier ministre ivoirien a effectué une visite en France. L’objectif de ce détour : une rencontre avec l’ancien patron de l’Élysée, François Hollande. Le député de Bongouanou a en effet été reçu en audience par l’ex-président français.
Il faut dire que les deux hommes entretiennent d’excellentes relations, et ce, depuis 2000. En juillet 2014, M. Hollande, en visite d’État en Côte d’Ivoire, avait même accordé un tête-à-tête au leader du principal parti de l’opposition. M. Affi a donc rendu la politesse à son « ami » en effectuant à son tour ce voyage sur les bords de la Seine.
Néanmoins, cette rencontre privée, loin des caméras et oreilles indiscrètes, a porté sur la détention de certains prisonniers politiques ivoiriens. L’hôte de marque a tenu à connaitre la version de l’opposition sur la réalité de la situation sociopolitique et des droits de l’homme en Côte d’Ivoire. « Nous avons fait un tour d’horizon sur la situation politique », a déclaré Affi N’guessan avant de confier : « Il (François Hollande, ndlr) a tenu à s’informer sur les situations particulières de Mme Simone Gbagbo, du président Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé. »
Occasion fut également donnée au président du FPI, qui tisse progressivement sa toile en vue des prochaines élections, de rencontrer Rémi Maréchaux, qui dirige le département Afrique du ministère français des Affaires étrangères.
Cette rencontre serait-elle une médiation souterraine auprès de la France pour obtenir la libération de Laurent Gbagbo ? Les autorités françaises, éclaboussées par le complot du transfèrement de l’ancien président ivoirien à la CPI auraient-elles décidé de se racheter ? M. Affi N’guessan précisera par ailleurs qu’il s’agit d’une simple « visite de courtoisie ».