Le président du Front africain pour le développement (FAD, parti d’oppositon), Nouhoum Sarr a affirmé mercredi à Bamako que le président sortant Ibrahim Boubacar Keita, dit IBK ne peut pas gagné les élections dès le premier tour, dans un entretien à ALERTE INFO.
IBK ne peut l’emporter au premier tour.
Vous êtes l’un des opposants qui prônent l’alternance en 2018, comment comptez-vous procéder pour que cela arrive ?
Nous avons estimé – une bonne partie de l’opposition – qu’il faut se rassembler pour réaliser l’alternance qui consiste à remplacer la majorité présidentielle par une alternative que nous souhaitons. Certains ont pensé qu’il faut une candidature unique. Ce serait l’idéal, mais à l’impossible, nul n’est tenu. Nous allons nous efforcer à ce qu’il ait une candidature réduite et un accord politique opposé à la gouvernance du président Ibrahim Boubacar Keita IBK pour qu’en cas de deuxième tour, on puisse barrer la route au président sortant. Avec toute une panoplie de candidats, il serait extrêmement difficile voire impossible de passer dès le premier tour. Donc nous allons faire des accords, pour faire partir le régime de Ibrahim Boubacar Keita IBK de la plus belle manière.
Mais il y a plusieurs scénarios, nous pensons qu’au regard de sa gestion chaotique et calamiteuse, Ibrahim Boubacar Keita IBK ne peut pas arriver au second tour. Au cas où il y aurait deux candidats de la coalition pour l’alternance au second tour, nous estimons qu’il faudra discuter de cela au préalable pour trouver une formule afin de prendre le pays et sortir de la crise actuelle.
Vous dites que le président Ibrahim Boubacar Keita IBK ne peut pas gagner dès le premier tour, alors qu’en ce moment on assiste à la création de plusieurs mouvements pour le soutenir…
Il est impossible que Ibrahim Boubacar Keita IBK gagne au premier tour. Si on se réfère a 2013 quand il avait tout le monde notamment les leaders religieux et des partis politiques comme ADP MALIBA, il avait eu 39% au premier tour. Aujourd’hui, la quasi-totalité de ses alliés sont dans l’opposition. Donc, nous ne voyons pas, par quelle magie,Ibrahim Boubacar keita IBK peut passer dès le premier tour.
Serez-vous candidat à la présidentielle ?
Je veux bien, mais la loi ne me le permet pas à cause de mon jeune âge. Pour être candidat en République du Mali, il faut avoir 35 ans révolus. Et Sarr n’a pas encore cet âge. Je pense qu’on peut servir son pays sans être candidat à la présidentielle. Depuis un certain temps, je fais partie de ceux qui dénoncent les maux de la République. Si je dois être candidat, le moment venu, tout le monde le saura.
Quel appel lancez-vous au peuple malien ?
Je lance un appel vibrant à l’ensemble du peuple malien, à sa jeunesse et à l’élite politique car notre pays est à la croisée des chemins. Personne ne le fera à notre place. Ni la Mission de l’Onu au Mali (MINUSMA), ni la force française Bakhane ni le G5 Sahel ne pourront libérer ce pays, parce qu’ils n’ont jamais libéré quoi que ce soit. C’est le peuple malien, sa jeunesse et l’ensemble de la classe politique qui pourront le faire de sorte que nous puissions amorcer le développement tant attendu.
J’invite aussi mes amis de la jeunesse à se méfier de certains concepts comme quoi des leaders politiques tels que Soumaila Cissé et Tiébilé Dramé doivent se retirer de la scène au nom de l’alternance générationnelle, c’est de l’escroquerie politique pour moi. Et la jeunesse ne doit pas céder à cela. Toute génération confondue, toute ethnie et toute tendance, chacun à son rôle à jouer dans la construction d’une nation émergente.