Le Cameroon people’s party (CPP), un parti de l’opposition du cameroun, a réaffirme dimanche sa non-participation au défilé du 20 Mai 2018, comme en 2016 et 2017, dans une note.
Un parti d’opposition du Cameroun ne participera pas au defilé du 20 mai.
« Le CPP réaffirme, comme en 2016 et en 2017, sa non-participation au défilé du 20 mai », indique la présidente Kah Walla, dans la note précisant que « les militants et sympathisants (du parti) célébreront l’unité nationale en organisant des rassemblements et actions visant à édifier les Camerounais sur le véritable sens de l’unité nationale et la meilleure manière de construire cette dernière dans le contexte actuel. »
La formation évoque comme raison, son « exclusion injustifiée et illégale depuis 2011 » et proteste contre « les multiples violations des droits, libertés fondamentales des Camerounais, la gestion par le gouvernement de la crise anglophone qui n’a cessé de s’aggraver, et (celle liée) à Boko Haram. »
Depuis 2016, le Nord-ouest et le Sud-ouest, les deux régions anglophones du Cameroun, traversent une crise sociopolitique.
Un consortium de syndicats anglophones dissout, exigeait l’indépendance de leurs régions et le départ de M. Biya, au pouvoir depuis 35 ans. Le consortium dénonçait également la marginalisation de la minorité anglophone (environ 20% des 24 millions d’habitants) par rapport à la majorité francophone.
Axées au départ (octobre 2016), sur des aspects corporatistes, les revendications des avocats et enseignants anglophones se sont par la suite transformées en une crise sociopolitique, en raison des répressions des forces de l’ordre.
La situation s’est dégradée avec l’interpellation au Nigeria de 47 séparatistes, dont Sisiku Ayuk Tabe (leader) et leur extradition au Cameroun. Outre les attaques contre les Forces de défense, des groupes sécessionnistes armés, procèdent à des enlèvements de responsables administratifs.
Dans l’Extrême-nord, le pays est confronté à des attaques de la secte islamiste Boko Haram.
Samedi, l’Alliance des forces progressistes (Afp), une autre formation de l’opposition, a suspendu sa participation aux festivités de la fête de l’unité, « désormais vidé de tout son sens républicain ».
Huit partis dont le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, pouvoir) et le Social democratic front (SDF, principal parti de l’opposition) ont été retenus pour le défilé.