Les policiers et gendarmes qui ont sécurisé l’ancienne zone de confiance pendant la crise ivoirienne n’ont pas encore perçu la totalité de leurs primes. Mécontents de cette situation, ils démentent toutefois tout mouvement tendant à mettre à mal l’autorité de l’Etat.
Démenti formel d’une grogne de policiers et gendarmes, du déjà vu !
Passés les affrontements entre les éléments du Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO) et les militaires du troisième bataillon de Bouaké, début janvier, la Côte d’Ivoire vit dans une relative quiétude.
Serait-ce le calme avant la tempête ?
Tout porterait à le croire dans la mesure où des grognes se font de plus en plus assourdissantes au sein des casernes ivoiriennes.
Outre les 1200 éléments résiduels des 8400 anciens rebelles intégrés à l’armée ivoirienne qui n’ont pas encore perçu leur prime Ecomog, il y a également 600 éléments des forces de défense et de sécurité, notamment 300 policiers et 300 gendarmes qui, conformément à l’accord politique de Pretoria, avaient été commis à la sécurisation de la zone de confiance entre 2007 et 2011. C’était au plus fort de la crise militaro-politique en Côte d’Ivoire.
Ces derniers ont certes perçu une partie de leur « haut les cœurs », à savoir 4 à 8 millions de FCFA en 2014. Cependant, le paiement des 12 millions de FCFA restants est resté jusque-là hypothétique. Aussi, les policiers et gendarmes concernés par cette situation avaient envisagé de manifester, le 2 mai dernier, pour se faire entendre de leur hiérarchie.
Cette manifestation a été ajournée, n’empêche que des SMS qui circulent entre des militaires et autres forces paramilitaires fait craindre aux autorités sécuritaires un soulèvement beaucoup plus important. Les éléments concernés ont d’ailleurs tenté de rassurer leur hiérarchie de ce qu’il n’y a pas le feu à la demeure. Mais l’on se souvient que la vague de mutineries de mai 2017 avait éclaté après qu’un groupuscule de soldats était allé rassurer le président Alassane Ouattara de ce que leur corporation renonçait à toutes revendications d’ordre pécuniaire. Et la suite, on la connait.
Le chef d’état-major des armées, le général Sékou Touré, qui ne veut nullement se laisser surprendre par un quelconque mouvement de ses hommes a donc pris des mesures conservatoires consistant à mettre toute l’armée ivoirienne en alerte maximale du 1er au 18 mai 2018. Des hélicoptères de guerre de type MI-24 ont à cet effet survolé des localités ivoiriennes, certainement pour dissuader toute personne qui s’aventurerait à créer des troubles au pays.
Mais à y voir de près, est-ce véritablement cela la solution à ces bruits de bottes incessants au sein de l’armée ?