Récemment accusé pour ses méthodes, Me Emmanuel Altit reste toujours vigilant pour la défense de Laurent Gbagbo. Par une requête, l’avocat de l’ancien président ivoirien demande au greffe de la CPI une version correctement traduite du mémoire de la procureure Fatou Bensouda.
Me Emmanuel Altit prépare minutieusement sa défense
Au terme du passage à la barre des témoins à charge, Fatou Bensouda était appelée à « montrer en quoi chacun des 82 témoignages et autres preuves documentaires étaient les différents crimes imputés » à l’ancien président Laurent Gbagbo et à son dernier ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé. Mais le mémoire – synthèse rédigé par la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) étant en Anglais, il fallait le traduire en Français.
Cette traduction du document n’est également pas du goût de Me Emmanuel Altit, car comportant des erreurs et des oublis les rendant totalement inutilisables. Aussi, la défense du prisonnier le plus populaire de La Haye a transmis, le 25 mai dernier, une requête au greffe de la Cour tendant demandant de « prendre les mesures nécessaires afin que la Défense de Laurent Gbagbo dispose dans les meilleurs délais d’une version française corrigée et définitive du Mid-Trial Brief (MTB) de l’Accusation ».
Cette exigence de l’avocat est d’autant plus fondée, qu’« une traduction comportant des erreurs ou des oublis est, par définition, une traduction peu utile et même dangereuse parce que la Défense risque, du fait d’une traduction fautive ou partielle, de passer à côté de questions juridiques ou de problèmes factuels ».
Notons que les avocats de Laurent Gbagbo préparent activement la défense de leur client. Me Altit entend donc prendre toutes les dispositions utiles pour faire peser la balance du côté des accusés. Mais la tâche est loin d’être aisée, en témoigne les critiques du juge Cuno Tarfusser quant aux arguments soulevés par la défense pour demander la mise en liberté provisoire de l’ex-président Gbagbo.