L’ex-vice président mondial de Transparency international et candidat à la présidentielle d’octobre camerounaise, a estimé jeudi, à Yaoundé, qu’il fallait « relancer » l’opération épervier, une vaste opération judiciaire initiée dans le cadre de la lutte anti-corruption au Cameroun, face à la presse.
Akere Muna préconise l’opération épervier afin d’éradiquer la corruption au Cameroun.
« Il faut relancer cette opération, avec des critères connus de tous », a déclaré M. Muna, invité du club des journalistes politiques du Cameroun, suggérant l’instauration d’une « commission d’enquête ».
L’opération Épervier est une vaste opération judiciaire initiée dans le cadre de la lutte anti-corruption au Cameroun. Elle a été lancée en 2006, par le gouvernement du Premier ministre Ephraim Inoni, qui été lui-même condamné à 20 ans de prison, en septembre 2013, après son interpellation (2012).
Dans le cadre de cette même opération, d’anciens ministres et des dirigeants d’entreprises publiques arrêtés et condamnés, purgent leurs peines à la prison centrale de Yaoundé Kodengui.
Mi-mars, elle a été relancée avec l’interpellation de plusieurs responsables administratifs dont Atangana Kouna (ex-ministre de l’Eau et de l’énergie), Louis Max Ayina Ohandja (ex-secrétaire d’Etat des travaux publics en charge des routes), Bruno Bekolo Ebe, ancien recteur de l’université de Yaoundé II et Jean William Sollo, ancien directeur général de Camwater.
« Pour le moment, c’est de la sensation parce qu’on est dans l’arène. », a ajouté le leader du mouvement NOW, précisant que » la lutte contre la corruption, ce n’est pas arrêter certains et laisser d’autres » en liberté.
Selon Akere Muna, « les Camerounais ont l’impression que cette opération est plus politique que pénale. »
« Il faut mettre en place un lutte systémique, tant qu’on ne le fera pas, je pense qu’il n’y a pas de volonté politique. », a conclu M. Muna.