Alors qu’il croupit dans la prison de Scheveningen à La Haye, Charles Blé Goudé est très préoccupé par la situation des Ivoiriens. L’ex-leader de la galaxie patriotique a fait cette confidence à Hanny Tchelley.
Charles Blé Goudé très inquiet du sort du peuple ivoirien
Les lignes bougent, ces derniers temps, du côté de la Cour pénale internationale (CPI) pour Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Le juge-président Cuno Tarfusser a, en effet, autorisé les avocats des deux Ivoiriens à déposer une requête pour l’acquittement de leurs clients. C’était après le dépot du mémoire de la procureure Fatou Bensouda.
Et comme par coïncidence, Hanny Tchelley est allée rendre visite à Gbapê, le surnom de Blé Goudé, au lendemain de cette décision du juge italien. Et là, le codétenu de l’ancien président Laurent Gbagbo a tenu à réagir à propos de cette décision : « Je ne peux pas laisser quiconque m’attribuer ce que je n’ai pas fait, car je ne veux pas laisser un nom ensanglanté à mes enfants et à ma postérité. C’est pourquoi je me battrai avec la dernière énergie pour laver mon Honneur. »
Cependant, au-delà de sa liberté personnelle, le président du Congrès Panafricain pour la Justice et l’Egalite des Peuples (COJEP) pense plutôt au peuple ivoirien. S’interrogeant d’ailleurs dans quel état il trouvera ses compatriotes à sa sortie de prison. « Etre Libre est important, mais quel peuple je trouverai à ma sortie est encore plus important », a-t-il avoué à l’ancienne animatrice de l’émission « On est ensemble » sur la chaîne nationale.
L’inquiétude du « Général de la rue » est d’autant plus fondée que les Ivoiriens continuent de se regarder en chiens de faïence après plus d’une décennie de crise. La réconciliation nationale est toujours en friche, et il suffit d’aller sur les réseaux sociaux pour se rendre compte de la profonde division du peuple. La présidentielle de 2020 s’annonce également avec des tensions à l’horizon. La déclaration du président Alassane Ouattara quant à l’éventualité d’un 3e mandat contribue à créé davantage de suspicion.
Notons que Laurent Gbagbo s’est déjà vu refuser à 13 reprises sa demande de mise en liberté provisoire. Les deux Ivoiriens incarcérés à la CPI restent toutefois très optimistes pour l’audience décisive du 10 septembre prochain, et ce, bien avant le passage à la barre des témoins à décharge.