La libération de Laurent Gbagbo par la CPI est l’un des sujets qui alimentent les débats à Abidjan ces derniers temps. Lors des échanges avec les femmes de sa commune, Akossi Benjo n’a pas manqué de dire que cette éventualité est plausible.
La libération de Laurent Gbagbo, une question de temps ?
Jean-Pierre Bemba respire l’air frais de la liberté depuis ce mardi 12 juin 2018. La chambre d’Appel de la Cour pénale internationale (CPI) a en effet ordonné la mise en liberté provisoire de l’ancien Vice-président congolais, bien qu’une autre affaire de « subornation de témoins » soit pendante devant la Cour. Ainsi, après près de 10 ans de détention, le leader du Mouvement de libération du Congo (MLC) est désormais en passe de recouvrer totalement sa liberté.
Comparaison n’est certes pas raison, mais cette issue est de plus en plus envisagée pour Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire. Au-delà des partisans de l’ancien président ivoirien, c’est surtout du côté du pouvoir que la question est prise au sérieux.
A l’occasion de la fête des mères dans la commune du Plateau, le Maire Noël Akossi Benjo n’a pas manqué d’évoquer le sujet. « Je voudrais vous dire que Jean-Pierre Bemba a été gracié par la CPI, et il va sortir. Ça signifie que Laurent Gbagbo peut sortir », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Nous souhaitons que nous fassions la paix avant qu’il ne sorte et que nous apprenons à vivre ensemble. »
Loin d’être des paroles en l’air, les lignes bougent effectivement du côté de La Haye pour Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Après le passage à la barre des 82 témoins à charges, le juge-président Cuno Tarfusser a donné l’autorisation aux avocats des accusés de plaider l’acquittement pour leurs clients après le dépôt du Mémoire la procureure Fatou Bensouda. La réponse à cette requête de Me Emmanuel Altit et ses confrères est attendue pour le 10 septembre prochain.
Le cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) interpelle par ailleurs le président Alassane Ouattara à créer les conditions d’une véritable réconciliation au pays d’Houphouët-Boigny. « La réconciliation est essentielle pour bâtir un pays. Ce n’est pas parce qu’on est au pouvoir, et qu’on brille, qu’on mange tous les jours, qu’on pense qu’il n’y a pas de malheureux. On ne peut pas être dans un pays ou une grande partie des gens nous regardent en chien de faïence, ou des gens sont en prison et d’autres en exil, on ne peut pas penser que tout va bien pendant que tout cela se passe », a-t-il martelé.
Le député Alain Lobognon, proche du président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro a également enfoncé le clou via un tweet : « Avec la libération de Bemba, ces Africains, qui agitent le chiffon de la CPI dès que leurs opposants réclament le respect du jeu démocratique, doivent revoir leurs plans de confiscation du pouvoir. »