Le plus jeune candidat à l’élection présidentielle au Cameroun, Cabral Libii, a demandé, jeudi au Conseil constitutionnel de » dire le droit », après avoir déposé un recours en annulation général du scrutin de dimanche, évoquant des « manquements au cours de son déroulement », dans une note.
Cabral Libii appelle au respect de la volonté du peuple
« Nous en appelons donc au haut sens de responsabilité de la haute juridiction (Conseil constitutionnel) pour dire le droit afin de protéger la volonté du peuple camerounais exprimée au cours de cette élection présidentielle », indique Libii, qui a déposé un recours en annulation générale des élections.
Le candidat investi par le parti UNIVERS déclare avoir déposé un recours en vue de « prémunir le peuple camerounais de tout passage en force projeté par Elections Cameroun (ELECAM, organisateur du scrutin) au profit du candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), Paul Biya« .
Et ce, « malgré que le peuple dans son immense majorité, a porté son large choix sur les forces de l’opposition notamment sur (sa) candidature », soulignant que les procès-verbaux validés auprès des commissions départementales sont « en totale contradiction » avec ceux remis à ses équipes, après le dépouillement public des votes. »
Dimanche, plus de six millions d’électeurs étaient appelés à élire le nouveau président parmi huit candidats en lice, dont le chef de l’Etat, M. Biya (85 ans) briguant un septième mandat consécutif.
Le scrutin n’a ni été « libre, ni transparent, encore moins crédible », selon Cabral Libii qui évoque des manquements au cours de son déroulement.
M. Libii explique que sa démarche ne devrait « pas être considérée comme une tacite renonciation à (ses) votes largement obtenus, mais plutôt comme une invalidation préventive de la victoire frauduleuse programmée du candidat du RDPC. »
Dans le cadre du contentieux postélectoral, 17 recours ont été déposés auprès du Conseil constitutionnel, l’organe habilité à proclamer les résultats.
Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun dont le candidat Maurice Kamto revendique la victoire, a déposé un recours afin de réclamer l’annulation des votes dans six régions (Nord-ouest, Sud-ouest, Est, Sud, Nord, Extrême-nord)
Quant au Social democratic front (SDF, principal parti d’opposition), il réclame l’annulation totale du scrutin évoquant des « fraudes ».
Le code électoral camerounais n’autorise aucun recours après proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel.
« A la suite de la décision de l’institution qui sera rendue, (au plus tard le 22 octobre, soit 15 après le vote) le peuple Camerounais tout entier, y compris cette jeunesse, qui s’est fortement mobilisée autour de ma candidature, prendront aussi leurs responsabilités. », a conclu Cabral Libii.