Le programme de résistance au hold-up électoral dévoilé par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), dont le candidat Maurice Kamto, continue de réclamer la victoire à la présidentielle du 7 octobre, « n’a rien à voir avec une insurrection », a indiqué samedi soir le porte-parole de l’opposant, Olivier Bibou Nissack, lors d’un point de presse.
Le porte-parole de Kamto annonce une marche le jour de prestation de serment de Paul Biya
« Le programme national de résistance au hold-up électoral, n’a rien à voir avec une insurrection », a dit Bibou Nissack, précisant que « la revendication de Kamto est politique. »
Lundi, le président Paul Biya, 85 ans dont 35 au pouvoir, a été réélu pour un septième mandat avec 71,28% des suffrages, alors que le leader du MRC, qui arrive deuxième avec 14,23% des voix, a « rejeté » ces résultats et « refusé de reconnaître la légitimité du chef de l’Etat. »
Dans la perspective de la prestation de serment de M. Biya, déclaré vainqueur de la présidentielle par le Conseil constitutionnel, en novembre », un programme dit de « résistance nationale au hold-up électoral a été dévoilé par le MRC.
Selon ce programme qui s’étend de vendredi au jour de la prestation de serment de président déclaré élu par le Conseil constitutionnel, une marche est prévue sur le Wouri (pont), à Douala et un rassemblement de protestation pacifique contre sa prestation de serment, devant les sous-préfectures, préfectures est annoncé dans toutes les villes du Cameroun.
Ledit programme »est né d’une nécessité imposée par le Conseil constitutionnel qui a failli à sa mission, en ne rendant pas justice », a expliqué le porte-parole de Kamto.
Vendredi lors d’un point de presse, le ministre Paul Atanga Nji, a rappelé que « le processus électoral » était « terminé avec la proclamation (lundi) des résultats de la présidentielle par le Conseil constitutionnel » et que « l’’administration (qui) a jusqu’alors, fait preuve de retenue », n’allait « tolérer désormais aucun désordre. »
En réaction, aux activités annoncées par le camp du candidat Maurice Kamto, qui continue de réclamer sa victoire à la présidentielle, il a soutenu que les manifestations publiques devraient « de nouveau se dérouler selon les conditions prévues par la loi. »
Kamto dont les recours ont été rejetés par le Conseil constitutionnel, revendique la victoire depuis le lendemain du scrutin et annonce des scores différents: 39,74 % contre 38,47 % pour M. Biya selon ses chiffres « consolidés. »
En « contestant les résultats proclamés par le Conseil, Maurice Kamto a « de nouveau décidé de se mettre en marge de la légalité », selon Antaga Nji, précisant que le candidat et son « entourage n’ont cessé de multiplier les provocations et poser des actes dangereux contre la paix sociale, en essayant d’organiser un mouvement insurrectionnel. »
« Toutes les tentatives de trouble à l’ordre public seront traitées avec la plus grande fermeté, les auteurs comme ceux qui y auront incités auront à répondre devant les instances judiciaires compétentes », a prévenu le ministre de l’Administration territoriale.
« Que ceux qui menacent, sachent que ce qui a commencé ce samedi va se poursuivre avec détermination », a réagi Bibou Nissack aux propos du ministre, annonçant des « recours au plan international ».
Le secrétaire général adjoint du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, pouvoir) a qualifié ce projet de « satanique. »