La Commission vérité, justice, réconciliation (CVJR) du Mali qui affirme avoir recueilli plus de 10.000 témoignages de victimes et témoins de violations graves des droits de l’homme commises dans ce pays depuis 1960, a annoncé des audiences publiques sur ces violations, au mois de mars 2019.
Etablir la justice et la vérité au Mali pour une réconciliation vraie
« Ces audiences publiques sur les cas emblématiques de violations au Mali devrait se tenir dans toutes les régions abritant des antennes de la CVJR« , a indiqué le président l’institution Ousmane Oumarou Sidibé, lors de l’ouverture, il y a une semaine de l’antenne de Kidal, dans le Nord du pays.
A cette occasion, le président du collectif des victimes de Kidal a soutenu que « pour briser le cycle des crises depuis 1963 et bâtir un Mali uni et réconcilié, il est nécessaire de faire face à un passé lourd de violations graves des droits de l’homme« .
Installée dans les régions de Bamako, Gao, Tombouctou, Mopti et Ségou et Kidal, « la CVJR n’est pas un tribunal », a assuré Ousmane Oumarou Sidibé, précisant que « son rôle est exclusivement de mener des enquêtes pour établir la vérité, écouter les victimes et leur offrir des réparations ».
Depuis janvier 2018, la CVJR est appuyé par la mission onusienne au Mali (MINUSMA) qui apporte à l’institution, une expertise technique pour le développement d’une stratégie d’enquête, de mise en place d’une base de données des violations graves des droits Humains et de déploiement des unités mobiles chargées de recueillir les dépositions des victimes vivant dans des localités reculées.
La MINUSMA explique ce soutien à la CVJR par « le renforcement de la justice transitionnelle et la lutte contre l’impunité, avec pour objectif de contribuer à la mise en œuvre de l’Accord d’Alger, pour la paix et la réconciliation nationale au Mali ».