Plus de 14 ans après les faits, le procès du bombardement de Bouaké va enfin s’ouvrir devant la Cour d’Assises de Paris. Un mercenaire biélorusse et deux anciens officiers ivoiriens ont été renvoyés devant la cour.
Bombardement de Bouaké, enfin l’ouverture du procès
En novembre 2004, Laurent Gbagbo, le président ivoirien d’alors, lançait l’opération César, communément connue sous le nom d' »opération Dignité » contre la rébellion qui occupait la moitié nord de la Côte d’Ivoire. Dès les premières heures des bombardements, les observateurs évoquaient des frappes chirurgicales sur les sites stratégiques des rebelles. Cependant, contre toute attente, le Lycée français de Bouaké, qui abritait un cantonnement de l’opération française Licorne, a été bombardé par l’aviation ivoirienne. Commence ainsi l’affaire du bombardement de Bouaké.
Un mercenaire biélorusse, Yury Sushkin, et deux ex-officiers ivoiriens, Patrice Oueï et Ange Magloire Ganduillet Attualy, sont poursuivis pour « assassinats, tentatives d’assassinats et destructions de biens ». Après plus de 14 années d’instruction, la Magistrate en charge de l’enquête a ordonné, lundi dernier, le renvoi des trois prévenus devant la Cour d’Assises. Ces trois accusés sont soupçonnés d’avoir piloté ou co-piloté les deux avions Sukhoï-25 qui avaient servi au bombardement. La juge d’instruction évoque par ailleurs un acte prémédité.
Notons que neuf militaires français et un civil américain avaient péri dans le bombardement de Bouaké. En représailles, l’armée française avait détruit au sol les aéronefs de l’aviation ivoirienne. Des officiels français d’alors, notamment Dominique de Villepin, Michèle Alliot-Marie et Michel Barnier, étaient également cités dans cette affaire.