Le ministre ivoirien de la Justice Sansan Kambilé a démenti tout “acharnement’’ contre les députés Jacques Ehouo et Alain Lobognon, poursuivis par la justice depuis quelques jours.
Les députés Alain Lobognon et JAcques Ehouo sous le coup de la loi
“Il n’y a pas de crise institutionnelle entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif (…) il n’y pas d’immunité totale en matière d’inviolabilité. Il n’y a pas d’acharnement sur qui que ce soit’’, a dit M. Kambilé, rappelant que le député du Plateau Jacques Ehouo, est poursuivi “pour des faits de détournements de deniers publics et d’enrichissement illicite’’.
“Et ces faits sont matérialisés’’, a-t-il précisé.
“Quant à Monsieur Lobognon, il est poursuivi en matière de flagrant délit pour avoir incité à la violence et diffusion de Forces nouvelles. Ce sont des actes qui sont détachables de la fonction de parlementaire surtout que nous sommes hors session’’, a poursuivi le ministre.
Ce proche de Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale, a été inculpé mardi et placé sous mandat de dépôt puis transféré à la maison d’arrêt d’Abidjan.
Le procureur reproche au député et ancien maire de Fresco (sud-ouest) d’avoir annoncé le 9 janvier sur les réseaux sociaux que le parquet avait émis un mandat d’arrêt contre Jacques Ehouo, député du Plateau.
“Le procureur a ordonné l’arrestation de notre collègue’’, avait-il notamment affirmé. Une information immédiatement démentie par le procureur Richard Adou.
Mise sous tutelle préfectorale le 1er janvier 2019, à l’instar de quatre autres communes où les conseils municipaux n’ont pu siéger avant le 31 décembre 2018, la commune du Plateau est au centre d’une crise politique. Jacques Ehouo, à la tête d’une liste conduite par le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a été le grand vainqueur des élections municipales.
Auditionné par la police économique jeudi, Jacques Ehouo a finalement été inculpé et une information judiciaire a été ouverte contre lui.
Dimanche, Guillaume Soro avait apporté son soutien à M. Ehouo et lancé, face aux journalistes: “Je suis là au nom de l’Assemblée nationale, pour dire qu’il n’est pas bon de donner le sentiment d’un harcèlement’’.