Depuis la chute d’ Omar el-Béchir, le 11 avril 2019, le Soudan est en proie à des manifestations pour une remise du pouvoir aux civils. Jeudi 25 avril 2019, plusieurs Soudanais ont battu le pavé pour réclamer le départ des militaires qui dirigent le pays depuis le changement de régime.
Le Soudan et sa « marche de million »
Au Soudan, un vaste mouvement de protestation a été organisé ce jeudi 25 avril pour exiger le départ des militaires de la tête du pays. Cette contestation baptisée la « marche du million » a réuni plusieurs Soudanais venus répondre à l’ appel des leaders de la contestation. Les manifestants qui entendent « protéger la révolution » sont déterminés à faire plier le régime militaire au pouvoir depuis la chute d’ Omar el-Béchir, le 11 avril 2019, sous la pression populaire.
Les Soudanais ne veulent pas du Conseil militaire de transition, qu’ ils accusent de vouloir voler leur victoire. Depuis plusieurs jours, ils maintiennent la pression sur cet organe. Le mouvement de protestation s’est intensifié ce jeudi dans les rues de Khartoum. « Nous appelons notre peuple, qui réclame une autorité civile de transition, à participer à la marche du million », indiquait un communiqué de l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC). Cet appel a été entendu d’autant plus que des juges pourraient décider de se joindre aux manifestants.
Face à l’indifférence des militaires, Siddiq Farouk, l’un des leaders de la contestation, avait brandi la carte de la menace d’une grève générale pour contraindre le Conseil militaire de transition à céder le pouvoir à des civils.
Pour sa part, l‘Union africaine a fixé un délai de trois mois aux militaires pour la fin de la transition. « Nous avons souligné ce jour l’ urgence d’un rétablissement d’ un système constitutionnel par le biais d’ une transition politique démocratique menée par les Soudanais eux-mêmes », a déclaré Abdel Fattah al-Sissi, président en exercice de l’ UA, au cours d’ une réunion sur la situation politique au Soudan.