Gnamien Konan a dirigé les douanes ivoiriennes de 2001 à 2008. Ancien ministre de l’ Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, il vient de publier une vidéo sur la situation des chômeurs ivoiriens. Les propos du président du parti politique La Nouvelle Côte d’Ivoire surprennent plus d’ un.
Gnamien Konan prône la formation, mais…
Gnamien Konan, dans une vidéo publiée sur les réseaux, a cru bon de se prononcer sur le chômage en Côte d’Ivoire. Le chef de file de La Nouvelle Côte d’ Ivoire, parti d’ opposition, a appelé les autorités ivoiriennes à « investir massivement dans la formation de la jeunesse ». Cette recommandation du candidat malheureux à la présidentielle de 2010 est de bon augure. Mais là où Gnamien Konan surprend, c’ est quand il affirme que « quelqu’un qui est bien formé ne chôme jamais ». Ce qu’il oublie pourtant, c’est qu’il n’y aura jamais assez d’emplois pour des jeunes « bien formés ».
L’ancien directeur général des douanes poursuit : « Si vous rencontrez un chômeur, c’est qu’il n’est pas bien formé. Il y a tellement de pays aujourd’hui dans le monde qui ont besoin de travailleurs de qualité que je ne vois pas comment un ingénieur peut chômer en Côte d’ Ivoire, s’ il est bien formé. Il va avoir du travail ailleurs. » Gnamien Konan est donc convaincu que ces milliers de jeunes ivoiriens qui sont au chômage souffrent d’un manque de formation adéquate.
« Vous avez 300 ingénieurs aujourd’hui, bien formés, mais le Canada va leur ouvrir la porte, va leur dresser le tapis rouge. Je dis bien le Canada. Si vous avez un bon chirurgien ici, bien formé, il arrive en Guinée, il va opérer. Donc, la formation, ce n’ est pas une charge comme le considèrent les aveugles qui sont devant vous. La formation, c’ est un investissement », a-t-il ajouté. Gnamien Konan oublie que pour s’envoler vers le Canada, ces ingénieurs auront toutefois besoin de moyens financiers dont ils ne bénéficient pas forcément.
La déclaration de Gnamien Konan, bien qu’ elle frise la moquerie, comporte une part de vérité, mais elle gagnerait à être nuancée. En effet, la formation ne saurait pas représenter la condition sine qua non à laquelle devait se soumettre un chômeur pour trouver un emploi. Ces nombreux chômeurs sont déjà frustrés par la situation difficile qu’ ils traversent. Il n’ est donc pas opportun de leur tenir un tel discours qui remet en cause leur cursus scolaire.