Le regain de violence constaté depuis peu dans plusieurs localités de la Côte d’Ivoire et l’utilisation par des civils d’armes de guerre lors des violents affrontements interethniques survenus ces derniers temps font croire au Dr Assoa Adou que le désarmement pourtant exiger des ex-rebelles ivoiriens dès le lendemain de la crise post électoral de 2010-2011 était une grosse farce.
Assoa Adou s’insurge contre le regain de violence en Côte d’Ivoire
Dr Assoa Adou a animé ce lundi, 27 mai 2019, une conférence de presse au cours de laquelle il a abordé plusieurs sujets brûlants de l’actualité socio-politique en Côte d’Ivoire. Les récents affrontements inter-ethniques survenus dans la localité de Béoumi qui ont fait selon des sources officielles 11 morts, 108 blessés et plus de 300 deplacés internes n’ont pas échappé au regard du secrétaire général du Front populaire Ivoirien.
À en croire Assoa Adou, l’utilisation d’armes de guerre par des populations civiles démontre du fiasco de l’opération de désarmement des ex-rebelles engagés de concert par les autorités nationales et internationales au lendemain de la crise post-électorale de 2020. « Contrairement à la propagande du pouvoir, les ex-rebelles n’ont jamais désarmé et les armes circulent de manière incontrôlée sur toute l’étendue du territoire », dénonce Assoa Adou. Pour l’ancien ministre, ces heurts qui sont de nature à alourdir le climat social ne seraient aucunement un cas isolé.
« Les récents affrontements intercommunautaires à Béoumi qui se sont soldés par une dizaine de morts, plus d’une centaine de blessés et d’importants dégâts matériels, constituent une source de grande inquiétude, dans la mesure où ces événements de Béoumi ne sont pas un cas isolé », a-t-il fait savoir, prenant à témoin les violences survenues dans d’autres villes de la Côte d’Ivoire entre autochtones et Malinkés . « On peut citer les cas suivant : – Bouna, en avril 2016 – Kanakoro, en décembre 2017 – Zouan-Hounien, en novembre 2018 – Bangolo, en juin 2018 – Facobly, en juillet 2018 – Issia, en octobre 2018 – Duékoué, en novembre 2018 – Bin Houyé, en avril 2019 – Marabadiassa, en février 2019 – Abengourou en mai 2019 – Kocoumbo, en mai 2019 « .
L’insécurité a en croire M. Assoa Adou a atteint son paroxysme sous le régime Ouattara et les agressions répétées par des délinquants des rues communément appelés « microbes », le phénomène des coupeurs de route, qui opèrent avec des armes de guerre en sont de parfaites illustrations.
En somme, pour le bras droit de Laurent Gbagbo, cette situation chaotique qui dénote de l’échec du processus de réconciliation nationale ne met pas à l’abri la Côte d’Ivoire d’une « situation sociale explosive ». « La récurrence de ces conflits achève de convaincre non seulement de la profondeur de la fracture sociale mais surtout de l’échec patent de la réconciliation nationale qui expose notre pays à une situation sociale potentiellement explosive.