Zadi Gnagna dénonce avec fermeté la décision du gouvernement d’ instaurer un comité interministériel afin de prendre des sanctions contre les enseignants grévistes. Dans une publication sur sa page Facebook, le président de la Plateforme des syndicats des fonctionnaires a dit ses vérités au gouvernement ivoirien.
Zadi Gnagna dénonce la création du comité interministériel
Dans la grève qui secoue l’école ivoirienne, le bras de fer se durcit entre les responsables de l’ éducation nationale et les enseignants. La Coalition du secteur éducation/formation de Côte d’Ivoire (COSEFCI) a levé son mot d’ordre de grève avec rétention des notes. Face à cette nouvelle stratégie des enseignants grévistes, Kandia Camara a mis en place un comité interministériel dont la mission est d’accélérer la sanction contre les grévistes. Zadi Gnagna désapprouve la décision prise par la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle.
Théodore Zadi Gnagna a réagi à la création de ce nouvel organe administratif. « Décidément, le gouvernement ne manque pas d’ ingéniosité en matière de sanctions contre les enseignants grévistes. Après le gel des comptes bancaires et d’ épargne dont les séquelles sont encore visibles, il nous sert une nouvelle trouvaille, un comité interministériel chargé d’ accélérer les sanctions contre les enseignants grévistes. Ce comité, logé au ministère de l’ Éducation nationale est dirigé par l’ IGEN coordonnateur Kourouma », a publié le responsable syndical.
Bien qu’ il ne dénie pas « au gouvernement le droit de créer tout organe administratif qu’ il juge nécessaire pour atteindre ses objectifs du moment », Zadi Gnagna s’ insurge contre « la mise en place d’un comité chargé uniquement de sanctionner des syndicalistes. Pour lui, cette attitude du gouvernement « confirme ainsi la dérive autoritaire du gouvernement ».
Le président de la Plateforme des syndicats des fonctionnaires a soutenu que « le processus de sanction d’ un fonctionnaire inscrit dans le Statut général de la fonction publique est pourtant connu ». « Il commence dans son service par une demande d’ explications écrite à lui adressée par son chef de service au nom du principe hiérarchique et du principe de l’ unicité de commandement », a précisé Zadi Gnagna. À l’ en croire, c’ est seulement qu’ après qu’ intervient le conseil de discipline.
Le syndicaliste est formel, « toute autre procédure est nulle et de nul effet ». « Comment peut-on dans un pays de droit, créer une suprastructure de sanctions ni plus ni moins qu’ un tribunal d’ exception pour juger et condamner à la va-vite des enseignants comme s’ ils étaient des criminels de guerre ? », s’ est-il offusqué. Selon Zadi Gnagna, « ce comité interministériel de sanctions viole les libertés syndicales et jette l’ opprobre sur la Côte d’ Ivoire et ses autorités ».
Tout en estimant que la Côte d’ Ivoire n’ a nullement « besoin d’un comité de sanction des grévistes », il a appelé à des discussions sincères et franches avec les syndicats afin de trouver des solutions durables aux préoccupations des travailleurs.