Depuis la sortie d’Henri Konan Bédié sur le phénomène de l’orpaillage clandestin, le gouvernement ivoirien a pris le problème à bras le corps. En plus du projet de loi sur le secteur minier, plusieurs orpailleurs ont été déguerpis des sites occupés. Les autorités ivoiriennes viennent cependant d’attribuer plusieurs permis de recherche minière à différentes sociétés.
L’orpaillage clandestin, entre déguerpir ou se constituer en société
La production du métal jaune a pris une certaine proportion ces dernières années en Côte d’Ivoire. Mais à côté des entreprises minières légalement constituées pour faire leurs activités extractives, se trouvent de petits malins qui se faufilent dans la masse pour piller les ressources minières et minéralières en toute clandestinité. Ces orpailleurs clandestins ont en effet investi plusieurs sites à travers le pays.
Face à l’ampleur du phénomène de l’orpaillage clandestin, Jean-Claude Kouassi, ministre des Mines et de la Géologie, s’était indigné lors de sa visite au Quotidien gouvernemental Fraternité Matin, le 4 juillet dernier. « Les gens sont en train de voler les richesses de la Côte d’Ivoire au vu et au su de tous », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Nous mesurons l’ampleur des dégâts causés dans cette zone par l’orpaillage qui, au vu du matériel utilisé, n’est ni artisanal ni légal. »
Aussi, à l’issue du Conseil des ministres de ce mercredi 24 juillet, le gouvernement ivoirien a-t-il entrepris d’attribuer des permis de recherche à plusieurs structures opérant dans le secteur. Le ministre Sidi Tiémoko Touré, porte-parole du gouvernement, l’a signifié lors du communiqué sanctionnant cette réunion gouvernementale.
« Le Conseil a adopté quatre (04) décrets portant attribution de permis de recherche minière valables pour l’or :
• un décret portant attribution d’un permis de recherche minière à la société « MANKONO EXPLORATION SA » dans les départements de Boundiali, Dianra, Mankono et de Korhogo ;
• un décret portant attribution d’un permis de recherche minière à la société « MET CÔTE D’IVOIRE SARL » dans les départements de Dikodougou et Korhogo ;
• un décret portant attribution d’un permis de recherche minière à la société « RESOLUTE CÔTE D’IVOIRE SARL » dans le département d’Odienné ;
• un décret portant attribution d’un permis de recherche minière à la société « FORTUNE EXPLORATION SARL» dans les départements de Taabo, Oumé et Divo.
Ces permis de recherche minière ont une période de validité de quatre (04) ans. »
L’on s’interroge par ailleurs si cette pléthore de permis distribués n’est pas une sorte de légalisation ou de légitimation des orpailleurs clandestins. Pourquoi ne pas attendre de mettre de l’ordre dans le fléau de l’orpaillage avant d’autoriser des sociétés à poursuivre l’exploitation ? Ne s’agit-il pas ainsi d’un pillage outrancier des ressources minières de la Côte d’Ivoire ? Les éclairages du gouvernement sont attendus sur cette décision.