Damana Pickass, un proche de Laurent Gbagbo, est en exil au Ghana depuis la chute du régime des refondateurs. Le président de la Coalition des patriotes ivoiriens en exil (COPIE) a fait une sortie musclée contre le pouvoir d’ Abidjan. C’était le dimanche 11 août 2019 lors d’une cérémonie en hommage au peuple ghanéen. Son discours a été repris sur sa page Facebook.
Damana Pickass charge le régime Ouattara
Son image a fait le tour du monde en 2010, lorsqu’il a empêché la proclamation des résultats de la présidentielle. À la chute du pouvoir de son mentor, Laurent Gbagbo, Damana Pickass s’est établi au Ghana voisin. Loin de la terre de ses ancêtres, il continue de demeurer fidèle au fondateur du Front populaire ivoirien (FPI). Il l’a démontré le dimanche 11 août 2019 à la cérémonie d’hommage au Ghana qui a su se montrer hospitalier envers les exilés ivoiriens.
« Quand on est ici et puis on ne parle pas, ce n’est pas parce qu’on n’a rien à dire. Quand les gens parlent et on regarde sans répondre, ce n’est pas parce qu’ on n’ a pas la réponse. On ne dit rien par sagesse, par éducation. On ne dit rien aussi parce que ce n’est pas encore le moment de répondre. Le combat que nous menons demeure la priorité de nos priorités et nous ne voulons pas nous laisser distraire. Nous n’avons pas eu les mêmes responsabilités avant la crise », a lancé le vice-président du FPI.
Pour Damana Pickass, « la crise a donné naissance à des spécimens insolites de lutteurs qui vont s’ennuyer à la fin de la crise et donc disparaître tout bonnement comme ils sont apparus ». Ce proche de Laurent Gbagbo a saisi l’occasion pour faire des révélations sur des manœuvres visant à l’éloigner de l’ancien chef d’Etat ivoirien.
« Qu’est-ce qu’ils n’ont pas tenté ? Ils ont tout essayé, tout ce que vous pouvez imaginer, ou que vous n’imaginez même pas. Ils ont tout essayé pour nous couper de Laurent Gbagbo. La corruption, des menaces, les arrestations arbitraires, les emprisonnements, les tentatives d’assassinat partout, ils ont tout fait. On a vécu et on continue de vivre avec la mort comme voisin. Mais Dieu veille puissamment. On nous a même accusé d’être de connivence avec les djihadistes pour que cette fois-ci, ce soit l’ ONU ou les Etats-Unis qui viennent nous arrêter. Mais on est restés sereins », a soutenu Damana Adia Pickass.
Ancien commissaire de la Commission électorale indépendante, Damana Pickass s’est également prononcé sur la présidentielle de 2020. « C’est pourquoi je vais dire deux mots, comme on est à la frontière ici, ils vont entendre, je vais dire deux mots. Dans le processus démocratique en Côte d’Ivoire, en 2020, il est prévu des élections. En 2020, il se dit qu’il y aura des élections en Côte d’Ivoire. L’opposition ivoirienne fait en sorte que ces élections soient transparentes », a-t-il martelé.
Et Damana Pickass de rappeler : « La Cour africaine des droits de l’homme a demandé au gouvernement une recomposition de la CEI qui est l’organe qui est censé arbitrer le jeu électoral. Le gouvernement ivoirien n’est pas en train de faire ce que la Cour Africaine des droits de l’homme a dit. Ils veulent mettre une CEI à leurs ordres. Une CEI caporalisée, une CEI qu’ils contrôlent pour organiser les élections de 2020. Le gouvernement s’apprête à promulguer la loi établissant cette CEI contestée, cette CEI contestable. »