La Guinée-Bissau a un nouveau président de la République en la personne de Umaro Sissoco Embalo, qui a été élu le mercredi 1er janvier à la suite du second tour qui l’opposait à Domingos Simões Pereira. Cependant, le nouveau chef d’État bissau-guinéen a révélé qu’ Alpha Condé, dirigeant de la Guinée, a manoeuvré en douce pour empêcher son élection.
Guinée-Bissau et Guinée, de nouvelles relations tendues ?
À 47 ans, Umaro Sissoco Embalo vient d’être élu à la tête de la Guinée-Bissau, un Etat lusophone de l’Afrique de l’Ouest, indépendant depuis 1974. Au second tour de la présidentielle, le candidat du Mouvement pour l’alternative démocratique (Madem G-15) a obtenu 53,55 % des voix alors que son adversaire Domingos Simões Pereira du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) est reparti avec 46,45 %.
Le candidat malheureux conteste la victoire de Umaro Sissoco et affirme que « les résultats provisoires qui viennent d’être proclamés sont pleins d’irrégularités, de nullité et de manipulations, qui (constituent) une fraude électorale. Un tel résultat, nous ne pouvons pas l’accepter ».
Pour sa part, le nouveau président élu se félicite de sa victoire. Interrogé par la télévision privée sénégalaise TRM, l’homme dirigera la Guinée-Bissau pour ces prochaines années a révélé que le chef d’État guinéen, Alpha Condé, a oeuvré pour empêcher son élection.
« Je ne peux pas avoir la haine envers lui juste parce qu’il ne m’aimait pas. Il a tout fait pour que je ne sois pas président. Mais dès lors que les Bissau-Guinéens m’ont élu, les attaques entre lui et moi, c’est fini. Nous ne sommes pas Senghor et Sékou Touré », a confié l’ancien Premier ministre.
Malgré cela, il se dit obligé de vivre en paix avec ses « voisins immédiats de la sous-région ». « Même le président Alpha (Condé), maintenant que nous sommes des homologues … nous sommes obligés d’oublier tout et de marcher ensemble », a-t-il dit au média sénégalais.
Ce spécialiste des questions africaines et du Moyen-Orient affirme qu’il donnera tout le respect dont a droit Alpha Condé, même si ce dernier ne l’aime pas. « Il n’a pas besoin de m’aimer, moi non plus. Je dois simplement le respecter en tant qu’homologue et il doit juste changer pour forger le respect mutuel », s’est-il exprimé.
Umaro Sissoco Embalo est né le 23 septembre 1972 à Bissau. Il a été Premier ministre de son pays du 18 novembre 2016 au 31 janvier 2018. Le nouveau président sera investi en janvier 2020.