Charles Blé Goudé continue de recevoir visite sur visite à La Haye, où il est en liberté sous conditions. Recevant la délégation venue de Gagnoa, le Président du COJEP a, à travers une métaphore dont lui seul a le secret, exprimé sa volonté d’oeuvrer à l’unité nationale.
Charles Blé Goudé, son appel aux Ivoiriens pour la réconciliation
Acquitté de crimes de guerre et crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI), Charles Blé Goudé a hâte de rentrer en Côte d’Ivoire pour participer au processus de réconciliation nationale.
Mais son éloignement de son pays ne l’empêche nullement pas de lancer l’appel à ses compatriotes pour coudre à nouveau le tissu social qui a été mis en lambeaux par près d’une décennie de crise militaro-politique.
Aussi, face aux ressortissants de Gagnoa vivant en Europe, venus lui apporter leur soutien, le 22 février dernier, à La Haye, le Génie de Kpogrobré a-t-il usé du franc-parler qu’on lui connaît pour s’adresser à ses parents.
Après avoir mis les pendules à l’heure quant aux rumeurs qui circulent sur sa prétendue brouille avec son mentor Laurent Gbagbo, l’ancien leader des jeunes patriotes leur a raconté la complémentarité entre le mortier et le pilon.
« Tu as le mortier, moi, j’ai le pilon. Quelque soit la grosseur de ton mortier, j’ai moi, le pilon. Encore que tu as besoin de t’associer à moi pour qu’on ait et le mortier et le pilon. Mais là encore, il y a un problème. Et celui qui a le riz ? Si on finit, nous qui avons le pilon et le mortier de nous associer, et qu’on ne veut pas aller vers celui qui a le riz ? Mais, ton mortier ne sert à rien, ton pilon ne sert à rien. Et si celui qui a le riz s’associe à nous, le riz là, on ne le met pas au feu comme ça. Il faut aller vers celui qui a de l’eau. »
Charles Blé Goudé conclut donc sur ces propos que la réconciliation nationale est une « affaire de complémentarité ». Il revient donc à chaque Ivoirien, selon la vision de l’ancien ministre de la Jeunesse de Gbagbo, de joindre sa voix et son acte à ceux de ses compatriotes pour que la Côte d’Ivoire retrouve son vivre-ensemble d’antan.
Notons que l’utilisation de cette métaphore qui fait allusion au riz (saka en langue bété) n’est pas fortuite, car ce peuple du centre-ouest de la Côte d’Ivoire, dont sont issus Gbagbo et Blé Goudé, est réputé pour en faire sa nourriture de base.