En dépit de l’arrêt de la Cour africaine appelant les autorités ivoiriennes à suspendre les poursuites contre Guillaume Soro et ses compagnons, la justice ivoirienne a prévu un procès, le mardi 28 avril prochain. Pour Franklin Nyamsi, la Côte d’Ivoire foule ainsi aux pieds ses engagements internationaux.
Franklin Nyamsi: « Ouattara transforme la Côte d’Ivoire en un État voyou »
Guillaume Soro est visé par un mandat d’arrêt international pour tentative de déstabilisation, détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux.
Dix-neuf (19) de ses compagnons ont été interpellés à la suite du retour manqué du président de GPS, Générations et peuples solidaires, en Côte d’Ivoire, le 23 décembre dernier.
Début avril, les avocats de Soro Kigbafori Guillaume ont pour leur part saisi des juridictions internationales dont la CADHP, pour faire cesser les poursuites contre les pro-Soro.
Leur action vient de prospérer, car, dans son arrêt du 22 avril 2020, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a enjoint la justice ivoirienne à suspendre les poursuites contre l’ancien Président de l’Assemblée nationale et à mettre en liberté provisoire ses proches dont des députés.
Pour les avocats de l’État, cette décision de la Cour d’Arusha n’est qu’un « coup d’épée dans l’eau ». Et dans cette logique, le Procureur de la République, Adou Richard Christophe, vient de renvoyer l’affaire Soro devant le Tribunal correctionnel d’Abidjan. L’audience est d’ailleurs prévue pour ce mardi 28 avril 2020.
Face au maintien des poursuites contre l’ancien Chef du Parlement, son conseiller politique, Franklin Nyamsi, est monté au créneau pour interpeller les tenants du pouvoir d’Abidjan.
Dans un tweet publié, ce samedi 25 avril, le Professeur agrégé de Philosophie a déclaré : « Alassane OUATTARA transforme l’État de Côte d’Ivoire en un État voyou en rupture avec ses engagements internationaux. »
Rappelant que « la Cour africaine a ordonné la fin de toutes les poursuites contre le Président de GPS, Guillaume Soro et ses compagnons le 22 avril 2020 ».
Il faut cependant noter qu’au lendemain de la décision de la CADHP, Sidi Tiémoko Touré, porte-parole du gouvernement, avait indiqué :
« Le Gouvernement n’a pas de commentaire à faire sur cette décision. Ce qu’il faut toutefois relever, c’est que les procédures engagées par la Justice ivoirienne restent en cours. »