À deux mois de l’élection présidentielle, les quatre candidats retenus par le Conseil constitutionnel sont connus depuis le lundi 14 septembre 2020. Henri Konan Bédié figure sur la liste au nom du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition). Mais le plus vieux parti politique continue de maintenir la pression sur la Commission électorale indépendante (CEI) pour la recomposition de la Commission centrale et des commissions électorales locales.
Bédié en course pour la présidentielle, mais…
C’est fait ! Henri Konan Bédié est bel et bien candidat à la présidentielle du 31 octobre 2020. L’ancien président ivoirien (il a dirigé la Côte d’Ivoire du 7 décembre 1993 au 24 décembre 1999), qui vient d’être investi le samedi 12 septembre à Yamoussoukro devant une foule de militants, a été retenu en tant que candidat. « Le Conseil constitutionnel a validé ma candidature. Nous demeurons en ordre de marche pour la reconquête du pouvoir d’État et la construction d’une Côte d’Ivoire réconciliée, unie et prospère », a-t-il réagi peu après l’annonce du Conseil constitutionnel. Le « sphinx » de Daoukro a par ailleurs dénoncé « l’exclusion arbitraire et antidémocratique de leaders politiques majeurs, notamment Laurent Gbagbo, Soro Guillaume, Mabri Toikeusse, Mamadou Koulibaly et Amon Tanoh Marcel ».
Cependant, on a appris que le PDCI n’entend pas « participer aux élections des bureaux des Commissions électorales locales du 15 septembre 2020 ». À travers un communiqué, le parti d’Henri Konan Bédié donne plusieurs raisons pour justifier cette décision. Le parti septuagénaire rappelle que « dans son arrêt, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a estimé que le pouvoir RHDP-Unifié a piloté lui-même la procédure de désignation des représentants des partis d’opposition ainsi que ceux des organisations de la société civile ».
En effet, la CADHP demande au gouvernement ivoirien de « prendre les mesures nécessaires avant toute élection pour garantir que le processus de nomination des membres de l’organe électoral proposés par les partis politiques, notamment les partis d’opposition, ainsi que les OSC, soit piloté par ces entités, sur la base de critères prédéterminés, avec le pouvoir de s’organiser, de se consulter, de tenir des élections, si nécessaire et de présenter les candidats nominés appropriés, mais aussi de « prendre des mesures nécessaires avant toute élection pour garantir que de nouvelles élections du bureau fondées sur la nouvelle composition de l’organe électoral soient organisées aux niveaux locaux », précise le PDCI.
Et le communiqué d’ajouter : « les partis politiques de l’opposition ont fait savoir, par correspondance en date du 12 septembre 2020, que le gouvernement de la République de Côte d’Ivoire n’a à ce jour posé aucun acte pouvant être regardé comme un commencement d’exécution de l’Arrêt du 15 juillet 2020 ». C’est donc tout ceci qui a conduit le natif de Daoukro et les siens à se tenir loin des élections des bureaux des Commissions électorales locales du 15 septembre 2020.