La CADHP (Cour africaine des droits de l’homme et des peuples) a demandé aux autorités ivoiriennes de remettre Guillaume Soro en selle en ce qui concerne la présidentielle du 31 octobre 2020. Mercredi 16 septembre 2020, on a appris auprès de Sidi Touré Tiémoko, le porte-parole du gouvernement, que l’État de Côte d’Ivoire n’entend pas se soumettre à la décision venant de la cour d’Arusha.
Alassane Ouattara engage le bras de fer avec la CADHP
Dans un courrier daté du mardi 15 septembre 2020, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a ordonné à Alassane Ouattara de « surseoir à l’exécution de tous les actes pris à l’encontre du Requérant Guillaume Kigbafori Soro subséquemment à l’ordonnance du 22 avril 2020 jusqu’à la décision de la Cour sur le fond de la cause » et de « prendre toutes les mesures nécessaires en vue de lever immédiatement tous les obstacles empêchant au Requérant Guillaume Kigbafori Soro de jouir de ses droits d’élire et d’être élu notamment lors de l’élection présidentielle d’octobre 2020 », non sans « faire un rapport à la Cour sur la mise en oeuvre des mesures provisoires ordonnées dans la présente décision dans un délai de quinze (15) jours, à compter de la date de sa réception ».
Les autorités ivoiriennes n’ont pas mis de temps à réagir à cette injonction de la CADHP. Au cours d’une conférence de presse mercredi 16 septembre 2020, Sidi Touré Tiémoko s’est prononcé sur la récente sortie de la cour basée à Arusha, en Tanzanie. Le porte-parole du gouvernement a répondu que les autorités ivoiriennes ne se plieront pas à la décision de la cour africaine.
« Le gouvernement n’a pas de réaction sur les décisions judiciaires. Nous ne nous sentons pas concernés par cette question. Nous l’avons suffisamment affirmé au cours d’une déclaration précédente. Il faut aussi relever que l’instance judiciaire que nous reconnaissons, c’est le Conseil constitutionnel », a martelé le ministre de la Communication et des Médias. Sidi Touré Tiémoko a conseillé d’ « éviter de penser que c’est l’extérieur qui doit nous imposer le rythme de fonctionnement de nos institutions ».
Pour rappel, la candidature de Guillaume Soro à l’élection présidentielle d’octobre a été invalidée par le Conseil constitutionnel, car le concerné ne figure pas sur la liste électorale et est sous le coup d’une condamnation judiciaire.