Henri Konan Bédié a été désigné par l’opposition pour diriger le Conseil national de transition (CNT) après avoir constaté « la vacance du pouvoir exécutif avec la fin du mandat présidentiel de M. Alassane Ouattara ». Quelques jours après la création de cet organe, on sait comment le président ivoirien a accueilli l’annonce de la transition.
Pourquoi Ouattara a été irrité par la création du CNT
Alassane Ouattara a tenu à organiser l’élection présidentielle le samedi 31 octobre 2020 malgré les protestations de ses adversaires politiques qui l’accusaient de vouloir tripatouiller la Constitution du pays en briguant un 3e mandat. Le scrutin a été émaillé par plusieurs actes de violence signalés dans certaines localités. Sans attendre la proclamation des résultats par la Commission électorale indépendante (CEI), l’opposition a lancé la création du Conseil national de transition, placé sous la présidence d’Henri Konan Bédié.
Le CNT est chargé de mettre en place un gouvernement de transition, de préparer l’organisation d’élections crédibles, transparentes et inclusives, mais également de convoquer des assises nationales pour la réconciliation nationale en vue du retour à une paix définitive dans le pays. « Tirant la vacance du pouvoir exécutif avec la fin du mandat présidentiel de M. Alassane Ouattara et la non-tenue d’une élection crédible (…) les partis et groupements politiques de l’opposition annoncent la création ce jour du Conseil national de transition », s’était exprimé Pascal Affi N’guessan, le porte-parole du CNT le lundi 2 novembre.
Dans un article publié par Jeune Afrique, on apprend que la création du CNT a mis Alassane Ouattara hors de lui. Le président refuse de voir son autorité bafouée. Sans hésiter, il décide de durcir le ton contre Henri Konan Bédié et les autres membres du conseil de transition. Dès le lendemain, le chef de l’Etat qui a besoin de confirmer son autorité dépêche les forces de l’ordre chez le président du PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire), Pascal Affi N’guessan, Albert Mabri Toikeusse. Des opposants sont mis aux arrêts et le CNT semble avoir été tué dans l’oeuf quelques jours seulement après sa création.