Avocat de l’ex-chef du parlement ivoirien, Guillaume Soro, William Bourdon a partagé son opinion sur les conditions d’une réconciliation effective en Côte d’Ivoire.
Me William Bourdon (avocat de Guillaume Soro): « Il devrait être mis fin aux poursuites judiciaires »
« Le préalable, c’est la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées arbitrairement; qu’il s’agisse des arrestations récentes en lien avec la répression post-électorale, mais également de toutes celles qui se sont déroulées au mépris des droits les plus élémentaires depuis plusieurs années déjà », a déclaré William Bourdon, l’avocat de Guillaume Soro, dans un entretien accordé à Afrikipresse.
« Les persécutions politiques contre les opposants ne datent pas d’hier, comme l’illustrent celles initiées à l’encontre de Monsieur Guillaume SORO, opposant politique, et des membres de son mouvement, Générations et Peuples solidaires (GPS) », a-t-il poursuivi. Pour Me Bourdon, ressouder le tissu social ivoirien, sérieusement entamé par les violences qui ont récemment émaillé le scrutin du 31 octobre 2020, revient à mettre fin au harcèlement « politico-judiciaire » qui a lieu contre les leaders politiques de l’opposition.
Il évoque à titre illustratif, le cas du député Alain Lobognon, « arbitrairement » détenu depuis décembre 2019, en dépit des injonctions de la Cour africaine des droits de l’homme et du comité des droits de l’homme des parlementaires de l’Union Interparlementaire. « (…) Il devrait également être mis fin aux poursuites judiciaires qui sont d’évidence des procédures baillons visant à museler et neutraliser toute forme d’opposition », a lâché Me William Bourdon.
A l’instar de Michelle Bachelet, la Haut-commissaire des Nations Unies, l’avocat recommande au président Alassane Ouattara, l’ouverture d’un dialogue constructif, incluant toutes les forces vives de la nation. « Cette position est très juste et importante, et rappelle la nécessité de la pluralité des voix qui doivent pouvoir se faire entendre. En l’absence d’une reconnaissance effective de la légitimité de l’opposition et de la fin de toute persécution, une réconciliation effective en Côte d’Ivoire restera une chimère », a-t-il fait savoir.