L’opposant ivoirien, Pascal Affi N’ guessan, remis en liberté provisoire en décembre 2020, après sept semaines de détention, a reçu, lundi 4 janvier 2021, la visite de compassion de « ses frères » de l’aile dure du Front populaire ivoirien (FPI).
Après la rencontre du lundi, ce que préparent Gbagbo et Pascal Affi N’ guessan
C’est une simple visite de « compassion » qui ouvrira certainement les portes d’une réunification du parti. Lundi 4 janvier 2021, une délégation du FPI, dépêchée par Laurent Gbagbo, s’est rendue au chevet de Pascal Affi N’ guessan, l’ex-Premier ministre ivoirien fraichement remis en liberté provisoire après environ deux mois de détention pour des faits « d’ atteintes à l’autorité de l’ État ».
Bien que « banale », cette visite de compassion devrait contribuer à insuffler une nouvelle dynamique aux nombreuses tentatives de rapprochement, qui avaient échoué entre pro-Gbagbo et pro-Affi. Les deux camps ne s’étaient plus rencontrés depuis 2014, début du déclenchement des tensions à l’origine de la scission du parti. Mais la lutte commune engagée depuis le 6 août 2020, date de l’annonce de la candidature controversée du président Alassane Ouattara à un troisième mandat présidentiel, a contribué un tant soit peu à rapprocher les « deux camps ennemis ».
Désigné porte-parole de la coalition politique des plateformes de l’opposition, Pascal Affi N’ guessan était en première ligne dans la bataille acharnée contre la candidature du chef de l’Etat. Arrêté le 6 novembre 2020 alors qu’il tentait de quitter clandestinement Abidjan, le président contesté du FPI a cependant bénéficié du soutien des ‘’Gbagbo ou rien’’ jusqu’ à sa remise en liberté.
« Depuis le 7 août 2020, beaucoup des nôtres ont été arrêtés, tués et séquestrés ; notre frère (Affi N’ guessan ) a été arrêté et emprisonné, et dans de telles circonstances, il est bon, dès qu’il sort, de voir s’il se porte bien et de lui manifester notre compassion », a confié Assoa Adou, précisant que cette visite rendue au député de Bongouanou, est une recommandation de l’ex-président Laurent Gbagbo.
« C’est grâce à votre hargne que cette décision (de mise en liberté sous contrôle judiciaire) a été prise parce que M. Alassane Ouattara n’avait pas autre choix que de nous libérer », a, pour sa part, répondu l’ex-détenu. Puis d’émettre des vœux de bonne année à Laurent Gbagbo. Il souhaite sa « délivrance » et son retour au pays afin de poursuivre le combat politique et « décharger le fardeau qui pèse sur ses compagnons de lutte ». À l’instar de tous les autres cadres du parti leader de la gauche ivoirienne, le porte-parole de l’ex-Conseil national de Transition (CNT) reste convaincu que Laurent Gbagbo reste la « clé » de la réunification du FPI en vue de relever les prochains défis électoraux.
En liberté conditionnelle à Bruxelles, l’ancien président ivoirien est entré en possession de ses deux passeports (diplomatique et ordinaire) et a déjà manifesté le vœu de regagner son pays. Possible ou pas avant les prochaines législatives ? La balle est désormais dans le camp des autorités ivoiriennes, en l’occurrence du président Alassane Ouattara.
Mais en attendant, Pro-Gbagbo et pro-Affi ne voient aucun inconvénient à aller en rang serré à ces élections prévues le 6 mars prochain, avec le reste de l’opposition ivoirienne face au RHDP, le parti au pouvoir, qui détient actuellement la majorité des sièges au Parlement.