Kouassi Kouamé Patrice (KKP) conteste les résultats des élections législatives à Yamoussoukro. Le candidat du PDCI-EDS a, pour ce faire, saisi, preuves à l’appui, le Conseil constitutionnel dans le cadre d’un recours en annulation des résultats dans la capitale politique ivoirienne.
Fraudes aux législatives à Yamoussoukro: Kouassi Kouamé Patrice (PDCI-EDS) le grand déballage
Le 6 mars 2021, les Ivoiriens étaient appelés aux urnes pour le renouvellement des membres de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire.
Si des candidats ont reconnu leur défaite dans certaines circonscriptions élections et appelé le vainqueur pour le féliciter, ce n’est pas le cas à Yamoussoukro où Kouassi Kouamé Patrice dit KKP dénonce de nombreuses irrégularités autour du scrutin. Selon lui, cette élection sur les terres de feu le Président Félix Houphouët Boigny a été manipulée.
Selon les résultats proclamés par la Commission électorale indépendante (CEI), c’est le candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le ministre Souleymane Diarrassouba, député sortant, qui remporte les législatives avec un score de 15 925 voix, soit 51,14% des suffrages exprimés, contre 14 660 soit 47,08% des suffrages pour Kouassi Kouamé Patrice.
Ces résultats ne reflètent en rien la vérité des urnes, soutient KKP, candidat et avocat d’affaires. Il a transmis au Conseil constitutionnel, un recours en annulation de ce scrutin à Yamoussoukro commune, circonscription électorale n°53.
À en croire, le candidat présenté par la coalition PDCI-EDS (Parti démocratique de Côte d’Ivoire et Ensemble pour la démocratie et la souveraineté), les partis politiques d’Henri Konan Bédié et de Laurent Gbagbo, 76 bureaux de vote de quinze lieux de la circonscription électorale de Yamoussoukro commune présentent des irrégularités au point d’entacher la sincérité et la régularité du vote dans cette localité du centre ivoirien.
« Le présent recours en annulation est fondé sur la violation des dispositions pertinentes de diverses lois et règlements, aussi bien avant qu’au cours des opérations de vote dans la circonscription de Yamoussoukro Commune CEC2, que lors des opérations de dépouillement », fait remarquer le requérant. Avant de mentionner « plusieurs irrégularités et fraudes » qui ont été constatées.
Défaut de signature sur le Procès-verbal de Recensement général des Votes au Niveau de la Commission électorale du District autonome de Yamoussoukro ; PV ne reflétant pas la régularité et la sincérité du déroulement des opérations de vote et des opérations de dépouillement; incohérences dans la compilation des résultats ; incident relatif au début d’incendie au domicile du candidat Kouassi Kouamé Patrice ; agents électoraux de la CEI de la CEC2 (présidents de bureaux de votes et secrétaires) choisis sur une base ethnique et leur appartenance au RHDP ; procès-verbaux ne comportant pas de sticker ; bulletins de vote ne comportant pas d’hologramme et n’étant pas signés au verso ; votes multiples de certains électeurs en complicité avec certains agents électoraux; voici entre autres des irrégularités et autres fraudes que dénonce le proche d’Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
Bureau de vote par bureau de vote, Me Kouassi Kouamé Patrice a passé au scanner tous les résultats proclamés lors de ce scrutin, dans la circonscription de Yamoussoukro commune, pour arriver à la conclusion que cette élection a été fortement entachée d’irrégularités et de fraudes. En la forme
Par ces motifs, conclut l’avocat :
« – Déclarer la présente requête recevable comme faite dans les formes et délais légaux ;
Au fond
– Invalider les soixante-seize (76) procès-verbaux de quinze (15) lieux de vote attaqués ;
– Réformer le résultat du scrutin de la CEC2 ;
– Proclamer les candidats de la liste PDCI-RDA régulièrement élus à l’issue des élections législatives de la circonscription électorale de Yamoussoukro commune (053).
Législatives, décès d’Hambak, l’atmosphère actuelle de la politique ivoirienne
Le Conseil constitutionnel ivoirien, dirigé par le Magistrat hors hiérarchie Koné Mamadou, est donc en train d’examiner les requêtes afin de proclamer les résultats définitifs des élections législatives. »
Il faut par ailleurs noter que ces législatives ont vu la participation de toutes les formations majeures de la classe politique ivoirienne.
Même le Front populaire ivoirien (FPI) proche de l’ex-président Gbagbo Laurent, qui avait jusque-là boycotté les élections, ainsi que des proches de Charles Blé Goudé, ancien ministre ivoirien de la Jeunesse lors de la crise ivoirienne de 2010-2011, ont participé à ces élections législatives.
Par contre, Guillaume Soro, ancien Président de l’Assemblée nationale ivoirienne, a appelé ses compagnons de Générations et peuples solidaires (GPS) à ne pas aller à ce scrutin.
Pour la bataille d’Abidjan, le Parti unifié du Président ivoirien, Alassane Ouattara, et l’opposition ont coupé la poire en deux. Les deux plus grandes communes de la capitale économique ivoirienne, Yopougon et Abobo, sont revenues pour la première à l’opposition, et la seconde au pouvoir. Le RHDP s’est toutefois taillé la part du lion en, remportant près de deux tiers des sièges à pourvoir. En attendant bien sûr les résultats définitifs que le Conseil constitutionnel proclamera sous peu.
La situation en Côte d’Ivoire, faut-il le rappeler, est marquée par le décès de l’ancien Premier ministre ivoirien, Chef du Gouvernement de Côte d’Ivoire, Hamed Bakayoko. Un deuil national de huit jours avait pour la circonstance été décrété par le locataire de la présidence ivoirienne.
Ce brusque décès du Premier ministre de Côte d’Ivoire, après celui de son prédécesseur Amadou Gon Coulibaly, a totalement bouleversé le peuple ivoirien, qui continue de faire son deuil. Tous les acteurs de la scène politique, notamment le Chef d’État ivoirien, Alassane Ouattara, son épouse Dominique Ouattara, l’ancien Président Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), l’ex-chef d’État Gbagbo Laurent, l’ancien leader des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion), Charles Blé Goudé, ex-leader de la galaxie patriotique, ainsi que bien d’autres émanations de la population ivoirienne, ont rendu un vibrant hommage à l’ancien ministre de la Défense, Maire de la Commune d’Abobo, Député de Séguéla.
L’ancien chef du Gouvernement ivoirien, chantre de la réconciliation nationale entre le camp Ouattara, le camp Bédié et le camp Gbagbo, sans oublier les représentants du pouvoir ivoirien et la société civile, avait réussi un dialogue entre ces acteurs en vue de normaliser la vie politique en Côte d’Ivoire et favoriser la situation d’accalmie qui prévaut actuellement, bien loin des tensions sociopolitiques de la période électorale d’octobre 2020. Patrick Achi, Secrétaire général de la Présidence a été nommé par intérim à la Primature d’Abidjan Plateau. Téné Birahima Ouattara assure quant à lui l’intérim au ministère de la Défense.