La rente viagère à laquelle à droit l’ancien président Laurent Gbagbo, n’est toujours pas effective; et ce, malgré son retour en Côte d’Ivoire en juin 2021, après une dizaine d’années passées en détention à La Haye pour des accusations de crimes de guerre, crimes contre l’humanité prétendument commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011. Dans le texte ci-dessous, Gilles Christ Djédjé, un proche de l’ancien chef de l’Etat ivoirien, s’interroge sur les raisons du blocage. Décryptage!
Rente viagère et pension de retraite du président Laurent Gbagbo: Que recherche Alassane Ouattara? (Par Gilles Christ Djédjé)
Parlant du Président LAURENT GBAGBO le dimanche 13 février dernier à YOPOUGON, le DOCTEUR DION YAYÉ ROBERT déclare : » Il est même privé de ses droits pour manger. Jusque-là, il n’a pas son argent ». Le guide religieux venait ainsi de porter à la connaissance du monde entier que le Président LAURENT GBAGBO, rentré sur la terre de ses ancêtres depuis le 17 juin 2021, n’a encore pas perçu sa rente viagère conformément à son statut d’ancien Président de la république puis sa pension de retraite.
Face à cette situation aussi surprenante qu’incompréhensible, que font la chambre des rois et chefs traditionnels de AMON TANOE DESIRÉ puis la Médiature de ADAMA TOUNGARA ? Ces deux institutions qui ont pour mission de veiller à la cohésion sociale entre les enfants de ce pays, semblent ne pas s’en formaliser. Ces institutions sont-elles devenues des sections et bases du RHDP ? Les autorités ivoiriennes avaient accordé avec « diligence » les documents administratifs au Président LAURENT GBAGBO, ex-prisonnier de Scheveningen. Par cet acte, Ouattara venait ainsi à reconnaître que le Président LAURENT GBAGBO est en droit de jouir de ses droits civiques et civils d’ancien chef de l’État.
Le coup de départ était donc donné. Lors du conseil des ministres du 07 avril 2021, Alassane Ouattara avait confirmé de vive voix que le Président LAURENT GBAGBO était en droit de bénéficier de son statut d’ancien président de la République. Pourquoi donc près de dix mois après son arrivée en Côte d’Ivoire, le Président LAURENT GBAGBO ne perçoit encore pas sa rente viagère et sa pension de retraite ? Quel est le contenu des droits du Président LAURENT GBAGBO ? En clair, quels sont les éléments constitutifs du statut d’ancien chef d’État en Côte d’Ivoire ?
Selon la Loi n° 2005-201 du 16 juin 2005 portant statut d’Ancien Président de la République, d’Ancien Chef ou Président d’Institution nationale ou d’Ancien membre du Gouvernement et son décret d’application n°2006-263 du 23 août 2006 énumère les avantages matériels et financiers d’un ancien Président de la République : Allocation viagère : 9 584 580 F CFA, indemnité contributive au logement : 3 000 000 F CFA ; carburant : 2 500 000 F CFA; Eau/Électricité : 1 000 000 F CFA; téléphone : 1 000 000 F CFA.
« Pourquoi Ouattara refuse-t-il d’appliquer la loi en payant au Président LAURENT GBAGBO ce qui lui revient de droit ? »
Puis un service de sécurité, un cabinet, un protocole. Au total, conformément à la loi N°2005-201du 16 juin 2005 et son décret d’application N°2006 -206 du 23 août 2006, l’Etat doit verser au Président LAURENT GBAGBO 16 584 580 FCFA par mois. Au regard de la loi, l’Etat doit verser 17 millions mensuellement au Président LAURENT GBAGBO. Le gouvernement actuel doit faire un rappel d’au moins 128 mois de rente viagère soit 2 175 000 000 de FCFA au Président LAURENT GBAGBO. Aussi, rappelons-nous que le Président LAURENT GBAGBO est un fonctionnaire à la retraite et un ancien député.
À ces titres, il doit donc encore bénéficier de sa pension de fonctionnaire à la retraite et de sa rente viagère d’ancien parlementaire. Cela doit s’ajouter aux 12 ans de la rente viagère non encore payée. LAURENT GBAGBO a été définitivement acquitté depuis le 31 mars 2021. Et depuis le mois de juin 2021, il est rentré en Côte d’Ivoire. Pourquoi Ouattara refuse-t-il d’appliquer la loi en payant au Président LAURENT GBAGBO ce qui lui revient de droit ? Certains esprits s’accordent à dire que la pseudo condamnation de 20 ans en est la raison.
Or, aucune loi n’autorise une quelconque autorité à priver un citoyen à la retraite condamné devant les tribunaux de sa pension de retraite. Quelle est donc la base juridique des agissements du gouvernement OUATTARA ? Cette attitude n’est rien d’autre qu’une forme de dictature. Que DIEU dans sa magnanimité, protège toujours le Président LAURENT GBAGBO et débloque cette situation qui perdure.
GILLES CHRIST DJEDJE