Les défis sécuritaires auxquels est confrontée la Côte d’Ivoire, surtout dans la région Nord, sont une équation pour les autorités sécuritaires ivoiriennes.
Côte d’Ivoire-Criminalité transfrontalière : Les autorités préfectorales barricadent le septentrion ivoirien
Dans l’optique de trouver des solutions durables à cette situation, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, à travers la DGAT, organise un atelier, du 18 au 20 décembre 2023, à Korhogo, chef-lieu de la région du Poro. Et ce, en vue de renforcer les capacités des autorités préfectorales des régions du Nord ivoirien pour une meilleure gouvernance des circonscriptions administratives aux frontières.
Une étude de International Crisis Group, livrée en août 2023, établit que la Côte d’Ivoire a jusque-là pu contenir les menaces jihadistes venant du Sahel. Les autorités ivoiriennes n’entendent pour autant pas se reposer sur leurs lauriers, car le pays est pour l’instant loin d’être à l’abri de cette menace.
Dans cette dynamique, la Direction générale de l’administration du territoire (DGAT), en collaboration avec la Direction des ressources humaines du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), a organisé une rencontre visant à renforcer les capacités des autorités préfectorales des régions du Bounkani, du Tchologo, du Poro, de la Bagoué et du Folon sur la gestion particulière des circonscriptions administratives frontalières dans le cadre de la lutte contre la criminalité transfrontalière et la protection de la personne.
Lors de son allocution à la cérémonie d’ouverture, Dr Doin Doh Urie, directeur général adjoint de l’Administration du territoire, a ainsi planté le décor : « Cette importante activité qui nous mobilisera durant trois jours est, comme vous le savez, consacrée au renforcement de vos capacités sur la gestion des circonscriptions frontalières au regard des nouveaux défis. » En effet, précise le préfet hors-grade, « la vigilance sécuritaire ou l’état de veille sécuritaire doit être de mise en tout temps et plus particulièrement à l’occasion de grands événements comme celui que notre pays s’apprête à vivre au début du mois de janvier 2024. »
Les régions du septentrion ivoirien, en leur qualité de circonscriptions frontalières, constituent, en effet, une porte à double sens : porte d’accès et porte de sortie. Cette position impose des dispositions particulières à prendre pour leur meilleure gestion. Cet atelier vient donc à point nommé, d’autant plus que les experts formateurs sollicités pour la circonstance vont renforcer les capacité des préfets de régions, préfets de départements, secrétaires généraux de préfectures et sous-préfets sur plusieurs modules. Il s’agit entre autres de la lutte contre la criminalité transfrontalière, la gestion du renseignement, la protection de la personne et le développement intégral et participatif des communautés vivant aux frontières.
« En votre qualité de représentants de l’État, vous êtes appelés à jouer un rôle prépondérant dans le dispositif sécuritaire de vos circonscriptions administratives qui sont des zones sensibles », a déclaré le collaborateur du ministre Vagondo Diomandé avant d’eprimer son espoir que « ces rencontres contribueront significativement à barricader ces régions du septentrion ivoirien contre la criminalité transnationale et « renforcer la sécurité et le bien-être de nos concitoyens ».
Le DGA-AT n’a pas manqué de témoigner sa gratitude au PNUD, dont l’appui financier a permis de tenir cette rencontre. « Monsieur le Coordonnateur, à travers cette activité, le PNUD donne une fois de plus, l’occasion à une bonne partie des autorités préfectorales de notre pays, de se ressourcer afin de redoubler davantage de vigilance dans l’exercice de leurs missions », a-t-il déclaré.