Trois leaders de groupes armés anti-Balaka ou ex-Seleka, ont été exclus du gouvernement, vendredi 1er janvier 2021, par le chef de l’État Touadéra; ils occupaient ces fonctions conformément à l’accord de Khartoum de 2019.
Des groupes armés qui hantent la pays depuis 7 ans
Par deux décrets signés vendredi à Bangui, le président Touadéra et son Premier ministre ont relevé de leurs fonctions de ministre, Maxim Mokom, ministre chargé du DDRR, leader de l’une des deux ailes anti-Balaka, et proche de l’ancien président François Bozize ; Ali Darassa, chef du groupe armé UPC et Mahamat al-Khatim, dirigeant du MPC.
Ces deux derniers étaient respectivement conseillers militaires spéciaux à la primature en charge de la zone Nord Est et de la Zone Centre Nord pour les opérations des unités spéciales mixtes de sécurité.
Ces leaders de groupes armés en Centrafrique avaient rejoint le gouvernement dans la foulée de l’accord de paix de Khartoum qui prévoyait parmi ses mesures phares, la formation d’un gouvernement inclusif.
Sous l’égide de l’Union Africaine, des Nations unies et de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), le gouvernement centrafricain a signé un accord de paix avec 14 groupes armés à Khartoum le 3 février et l’ont ratifié le 6 février 2019 à Bangui.
L’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République Centrafrique devrait conduire à une stabilisation du pays après 6 années de guerre, de violences et de violations graves des droits humains. Il prévoyait, outre l’engagement de lutter contre l’impunité, la cessation des hostilités, le désarment et la suppression des groupes armés, la mise en place d’un gouvernement inclusif, une décentralisation renforcée ainsi que des mécanismes de justice transitionnelle.
Le président Faustin-Archange Touadéra est candidat à un deuxième mandat lors du scrutin, dont le premier tour s’est prévu le 27 décembre 2020. Plusieurs groupes armés qui occupent déjà les deux tiers du pays, l’accusent de préparer des fraudes. Dans un communiqué commun, produit une semaine avant le scrutin, ils ont menacé d’utiliser des « moyens de coercition » si ce dernier « s’obstine à manipuler l’organisation du scrutin pour faire un hold-up électoral ».
Le directeur de campagne du parti du président sortant Faustin Archange Touadéra affirme qu’il est en passe d’être réélu président, bien que les premiers résultats des élections tombent encore à compte-gouttes.
C’est donc dans une République centrafricaine dévastée par une décennie de chaos politique et de violences intercommunautaires, qui retient son souffle après des élections présidentielle et législatives qui ont été organisées dans des conditions chaotiques le dimanche dernier.