Les langues se délient peu à peu à propos des tractations qui ont eu cours au Conseil constitutionnel lors de la validation des candidatures pour l’élection présidentielle de 2020. Devant les femmes du RHDP, le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani a indiqué que certains candidats ont été repêchés.
Présidentielle 2020 : Adjoumani évoque le repêchage de certains candidats
14 septembre 2020, le Conseil constitutionnel a rendu son verdict. Et il est implacable. Sur les 44 dossiers de candidature reçus, seulement 4 ont été validés par Mamadou Koné, président de l’Institution, et ses Conseillers. Il s’agit d’Alassane Ouattara, d’Henri Konan Bédié, de Pascal Affi N’Guessan et de Kouadio Konan Bertin. A contrario, Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Albert Toikeusse Mabri, Mamadou Koulibaly et Marcel Amon Tanoh, pour ne citer que ceux-là, ont vu leurs dossiers rejetés.
Lors d’une cérémonie des femmes du RHDP, tenue ce mercredi, le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole du RHDP, a fait une révélation de taille. « Alassane n’est pas éligible, Alassane est éligible. Nous tous, nous avons déféré ça au Conseil constitutionnel. Le Conseil constitutionnel vient de dire le droit dans tous ses détails, et on n’a mis les autres KO debout », lancé l’Éléphant du Zanzan, avant d’ajouter : « Le Président Alassane Ouattara n’a pas été repêché. Et je sais qu’il y a des personnes qui ont été repêchées. » Poursuivant, le porte-parole du RHDP a déclaré : « Si vous lisez tour à tour le document présenté par le Conseil constitutionnel, vous allez vous rendre compte qu’à un moment donné, il y a un candidat qui a failli piquer une crise cardiaque. Heureusement que le Conseil constitutionnel connaît son dossier et a utilisé des termes atténuant pour mobiliser le coeur de la personne qui a failli tomber.
Notons que les décisions du Conseil constitutionnel étant insusceptibles de recours, il n’y a donc aucun appel possible. La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) vient cependant de publier une ordonnance dans laquelle elle appelle les autorités ivoiriennes à « surseoir à l’exécution de tous les actes pris à l’encontre du Requérant Guillaume Kigbafori Soro » et à lui permettre de « jouir de ses droits d’élire et d’être élu notamment lors de l’élection présidentielle d’octobre 2020 ».
La question de la démission tardive d’Henri Konan Bédié du Conseil constitutionnel, en sa qualité d’ancien chef d’État, a également suscité quelques polémiques sur l’éligibilité du président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).