Les femmes de l’opposition ont dressé le bilan de leur marche de protestation contre la candidature du président Alassane Ouattara, très dispersée par la police, vendredi 21 août 2020.
Les femmes de l’opposition accentuent la pression sur Ouattara
« Une vingtaine de femmes interpellées puis relâchées après audition par les autorités policières ivoiriennes ». C’est le bilan de la marche de protestation organisée, vendredi 21 août 2020, par les femmes de l’opposition ivoirienne contre la controversée candidature du président Alassane Ouattara à l’élection présidentielle d’octobre.
Leaders de cette marche, Mmes Odette Lorougnon (EDS) et Adèle N’Dabian (CDRP), ont dénoncé le caractère «autocratique » du régime Ouattara. « Il (Ndrl: Alassane Ouattara) a déclaré la guerre à des femmes qui marchent pacifiquement pour dire non à son troisième mandat », a déploré Mme Lorougon.
Selon elle, l’armée a été réquisitionnée pour étouffer la marche des femmes. Une marche qui se voulait pourtant pacifique. « C’est la première fois que nous voyons cela. De simples femmes que nous sommes, de pauvres femmes que nous sommes, les mains nues pour crier notre raz-le bol par rapport à la violence du pouvoir, qui met les microbes en route quand nous voulons faire des manifestations. Nous avons vu ce qui a été déployé comme armée. Toute l’armée a été réquisitionnée. C’est étonnant quand on sait que M. Ouattara a dit que nous sommes en démocratie », a dénoncé Odette Lorougnon.
Elle a également déploré les menaces d’arrestations et d’emprisonnement qu’elles disent avoir reçues de certains anonymes. Mais loin d’être découragées, elles comptent poursuivre leur mouvement contre la candidature du chef de l’Etat sortant.
« Nous ne l’acceptons pas parce que son 3è mandat est anti-constitutionnel. C’est un droit pour nous, citoyens de la République de Côte d’Ivoire, de dire non », a argué l’ex-députée de la commune d’Attécoubé.
« Nous continuerons notre mobilisation; nous continuerons de marcher pour dire non. Nous n’allons pas lâcher; nous allons nous concerter et nous allons décider de la conduite à tenir, les jours à venir », a fait savoir la présidente des femmes du parti de Laurent Gbagbo.