Arrêtés en fin de semaine dernière après leur appel à manifester contre la décision du président Alassane Ouattara de rempiler pour un troisième mandat présidentiel, Pulcherie Gbalet, coordinatrice nationale d’Alternative citoyenne ivoirienne (ACI), et plusieurs autres membres de son bureau, ont été cuisinés 4 h 30 durant dans les locaux de la Préfecture de Police d’Abidjan.
Pulcherie Gbalet et des leaders de la société civile cuisinés 4h durant
Il est reproché à Pulcherie Gbalet des faits de « trouble à l’ordre public, incitation à la révolte, appel à l’insurrection, violence et voie de fait », apprend-on, d’un communiqué signé du bureau exécutif de la plateforme Alternative citoyenne ivoirienne.
«Dans la mi-journée du samedi 15 août 2020 des hommes armés et encagoulés ont enlevé madame Pulcherie Gbalet, ses trois collaborateurs qui sont Gbahou Gédéon junior, et Djehi Bi Doua Cyrille pour être conduits à l’Hotel Sébroko puis déportés le lendemain dimanche à la Préfecture de police d’Abidjan où il ont rejoint un autre membre de ACI en la personne de Kouakou N’goran Aimé César, enlevé lui aussi le 13 août à son service au BNETD dans les mêmes circonstances », informe l’ACI.
Malgré l’arrestation de ses responsables, la plate-forme Alternative citoyenne dit maintenir son mot d’ordre et demande aux populations de rester debout et déterminées pour la restauration de la démocratie et de l’ État de droit en Côte d’Ivoire. « Nous demandons au président Alassane Ouattara de renoncer à son projet de troisième mandat dans le strict respect de la constitution ivoirienne ; ACI maintient son mot d’ordre et demande au peuple de Côte d’Ivoire de rester debout et déterminé pour la restauration de la démocratie et d’un État de droit en Côte d’Ivoire (…) », insiste la structure.
Jeudi dernier, à l’appel de la présidente Pulcherie Gbalet, des manifestations de protestation contre la candidature du président Alassane Ouattara, ont éclaté à Abidjan et dans plusieurs villes de l’intérieur du pays, donnant lieu à des heurts entre policiers et manifestants ou entre membres de différentes communautés ethniques favorables ou non à ce troisième mandat présidentiel. A ce jour, on dénombre 5 morts, 104 blessés et près d’une centaine d’arrestations.