Face à la chienlit qui règnait à la MACA, le gouvernement ivoirien a décidé de mettre de l’ordre. Le Président de la République s’est donc penché sur la question en prenant un décret en Conseil des ministres, ce mercredi, mettant en place un Conseil de discipline des services pénitentiaires plus fort.
Voici comment le pouvoir veut ramener l’ordre à la MACA
La Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) était ébullition, le mercredi 20 mai 2020, à cause de Kassoum Koné dit « La Machine », un garde pénitentiaire qui régnait en maître absolu dans la plus grande prison de Côte d’Ivoire. « Il est le seul garde qui peut faire ce qu’il veut à la MACA. Il maltraite les prisonniers. Ceux qui résistent sont purement et simplement bastonnés. Il est sûrement protégé par un cadre de l’administration pénitentiaire. Sinon, il ne peut pas faire tout ce qu’il fait sans être inquiété », racontait-on à son sujet.
Mais, pour éviter de se rendre complices de tels agissements au sein de l’univers carcéral, les autorités ivoiriennes ont décidé de prendre des mesures de discipline qui s’imposent pour mettre détenus et gardes pénitentiaires au pas. C’est donc dans cette optique que la réunion gouvernementale du mercredi a pris d’importantes décisions à travers un décret signé par le Président Alassane Ouattara.
À en croire le ministre Sidi Tiémoko Touré, porte-parole du Gouvernement, « ce décret intervient en application de l’ordonnance n° 2018-517 du 30 mai 2018 accordant des pouvoirs disciplinaires aux ministres techniques dont relèvent les agents des Douanes, des Eaux et forêts, des Affaires maritimes et des Services pénitentiaires ».
Poursuivant, le ministre de la Communication précise : « Cette ordonnance autorise chaque ministre concerné à prononcer des sanctions disciplinaires du second degré pour réprimer les manquements graves à la discipline. Elle institue, à cet effet, auprès de chaque ministre dont relèvent les corps visés, un conseil de discipline pour garantir la transparence et l’impartialité des procédures éventuelles. Le présent décret organise les attributions, le fonctionnement et les modalités de nomination des membres du Conseil de discipline des services pénitentiaires. »
Sans le préciser expressément, le gouvernement ivoirien vient ainsi de régler le cas de La Machine, ainsi que toute autre garde pénitentiaire qui voudrait s’arroger des droits au-delà de ceux que lui reconnaisse sa corporation. « Force reste à la loi », dit l’adage.