L’ex-membre de la Commission centrale de la Commission électorale indépendante (CEI), Bamba Siaka, a invité mardi 3 mars 2020, Alassane Ouattara et le gouvernement ivoirien à respecter leurs engagements internationaux.
Bamba Siaka, ex-membre du bureau central de la CEI, somme Ouattara de réformer la CEI
Le député de Boundiali, une localité du nord de la Côte d’Ivoire, animait à l’occasion une conférence portant sur le thème « Exigences de l’arrêt du 18 novembre 2016 de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples et les obligations de la Côte d’Ivoire ».
De l’analyse présentée par l’ancien collaborateur de Youssouf Bakayoko, il ressort que la composition de la CEI fraîchement installée, contrairement aux allégations du régime d’Abidjan, ne respecte aucunement ni l’esprit ni la lettre de l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’Homme. C’est à juste titre que cette institution fait l’objet de vives contestations tant au niveau national qu’international.
« Si le Président avait respecté son engagement, c’est-à-dire réformer la loi électorale conformément à l’arrêt du 18 novembre 2016, la CEI issue de la loi 2019 ne serait pas contestée autant au niveau national qu’international », a fait savoir l’ancien membre du bureau central de la CEI.
L’arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme est une décision de justice rendue par une juridiction internationale dont la compétence est reconnue par la Côte d’Ivoire. Or, dit Bamba Siaka, Alassane Ouattara, en tant que chef de l’Etat ivoirien, se doit d’en assurer l’exécution. « Si la Côte d’Ivoire respecte les règles internationales, elle évitera d’être traitée de République bananière et de la qualification d’Etat voyou », a-t-il indiqué, ajoutant qu’ « un Etat voyou, c’est un Etat qui ne respecte pas ses obligations internationales ».
Pour M. Bamba, l’arrêt du 18 novembre de la Cour africaine recommande non pas une recomposition comme ce qui a été fait, mais une réforme en profondeur de l’institution en charge de l’organisation des prochains rendez-vous électoraux.
Il a, à cet effet, invité les Ivoiriens à se lever comme un seul homme pour ensemble exiger l’exécution de l’arrêt d’Arusha. « Levons-nous ! Battons-nous pour réclamer ce droit et faisons exécuter l’arrêt de la cour africaine des droits de l’homme. Amenons le Président Alassane Ouattara à assurer cette exécution », a-t-il exhorté.