Un probable retour en Côte d’Ivoire de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo serait conditionné par des discussions préalables avec le régime du président Alassane Ouattara. C’est ce qu’a affirmé l’ancien ministre, Adama Bictogo, par ailleurs directeur exécutif du RHDP, dans une interview parue dans Jeune Afrique N° 3064.
« Si Laurent Gbagbo est acquitté définitivement, il devra discuter avec le président Ouattara », Adama Bictogo
Adama Bictogo, directeur exécutif du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), a évoqué le probable en Côte d’Ivoire de l’ancien président Ivoirien Laurent Gbgabo dont l’acquittement a été prononcé en première instance, le 15 jaunvier dernier par les juges de la Cour pénale internationale. A en croire l’ancien ministre de l’Intégration africaine, le retour au bercail du fondateur du Front populaire ivoirien, ne saurait être possible sans l’ouverture de discussions franches avec l’actuel chef d’Etat ivoirien, Alassane Ouattara.
« Si Gbagbo est définitivement acquitté, il faudra qu’il ait des discussions avec le Président Ouattara et que des dispositions particulières soient prises », affirme-t-il dans l’entretien qu’il a accordé au confrère Jeune Afrique. Cadre du RHDP, M. Bictogo avoue pour autant n’avoir aucun problème avec Laurent Gbagbo qu’il considère comme son »grand frère ».
Le procès de Laurent Gbagbo et de son filleul Charles Blé Goudé, faut-il le rappeler, est en cours devant la Cour pénale internationale. Alors que tous croyaient à la fin de ce procès qui dure depuis 3 ans, la décision de la procureure Fatou Bensouda de faire appel de leur acquittement, vient retarder la libération definitive des deux ivoiriens. Fatou Bensouda dispose encore de deux semaines, soit jusqu’au 16 octobre 2019, pour deposer sur la table des juges de la chambre d’appel, la substance de son memoire d’appel.
Les avocats de la défense qui n’ont manifesté aucune surprise suite à la décision de l’accusation de faire appel, auront jusqu’au 16 décembre pour deposer leurs observations avant que les juges de la chambre d’appel ne rendent leur décision.
Cette nouvelle étape de l’affaire ne change rien à la situation des deux Ivoiriens. Depuis leur libération le 1er février, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont soumis à une série de conditions imposées par la Cour. L’ex-président réside à Bruxelles sous condition et ne peut quitter la capitale belge sans l’autorisation de la CPI. Quant à Charles Blé Goudé, il se trouve toujours à La Haye, faute d’avoir trouvé un État tiers pour l’accueillir.