Dans une interview accordée au confrère RFI, vendredi 2 août 2019, le président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié, qui arbore fièrement la tunique de chef de file de l’opposition, a livré les raisons qui fondent la vive contestation que suscite la configuration actuelle de la Commission électorale indépendante (CEI), fraichement recomposée et adoptée mardi 30 juillet 2019, en plénière au Parlement ivoirien.
Henri Konan Bédié donne les raisons de la contestation de la CEI
Cette CEI, a exprimé le président du PDCI-RDA, pose problème dans la mesure où elle ne rencontre aucun consensus dans la classe politique. Henri Konan Bédié ne manquera pas de dénoncer dans cette interview, la précipitation avec laquelle cette loi a été introduite au Parlement avant même la fin des discussions avec l’opposition concernant sa reforme.
En clair pour le « Sphynx » de Daoukro, l’opposition significative a été purement exclue des discussions ayant abouti au squelette de la CEI, tel que présenté aux députés. « Je dirai comme d’autres que c’est un non-évènement. C’est nul et non avenu. Il faut reprendre les discussions », a argué le président du PDCI-RDA.
Cette loi, poursuit-il, ne respecte aucunement les décisions de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples. Laquelle loi, a-t-il indiqué, demandait une commission électorale, non seulement indépendante, mais surtout impartiale et équilibrée, garantissant aux Ivoiriens leur droit de vote dans la sécurité et dans la paix.
« Toutes ces conditions n’ont pas été examinées. Le régime de monsieur Ouattara s’est contenté tout simplement de réformer la composition, mais non pas les autres formes souhaitées pour cette commission électorale telle que son autonomie financière, telle que l’indépendance des membres qui composent cette commission, etc.», a dénoncé l’ancien chef d’État ivoirien.
Le successeur d’Houphouët-Boigny et ses amis membres de l’opposition envisagent de mener des actions visant à contraindre le président Ouattara et son régime à revoir sa copie. D’où la saisine de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples.
« Nous avons saisi la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples. Le gouvernement croit avoir effectué une réforme et il faut que le gouvernement retourne devant la Cour pour lui rendre sa copie. En même temps, nous saisissons aussi cette Cour africaine pour dire que nous ne sommes pas satisfaits parce que nous estimons que le gouvernement n’a pas respecté les conditions de l’arrêt », a révélé le président du vieux Parti.