Empêtré dans un marathon judiciaire depuis la chute de Compaoré, Djibrill Bassolé, peine à se tirer d’affaire. Accusé d’être le cerveau du putsch manqué contre les autorités de la transition, l’ancien chef de la diplomatie burkinabè est très mal en point.
« Risque mortel et imminent » pour Djibrill Bassolé
Une bande sonore non authentifiée dans laquelle deux interlocuteurs présentés comme Djibrill Bassolé et Guillaume Soro concoctent un plan militaire pour faire aboutir le coup d’État du Régiment de sécurité présidentielle (ex-RSP) en septembre 2015, telle est la pièce à conviction sur laquelle se fonde la justice burkinabè pour poursuivre l’ancien ministre des Affaires étrangères du Faso. Accusé de « meurtres, trahison et complicité d’attentat à la sûreté de l’État », cet officier des Forces armées burkinabè croupit depuis lors en prison.
Toutes les tentatives de ses proches et de ses avocats pour obtenir des autorités du Faso son évacuation sanitaire sont jusque-là restées lettre morte. Mais Me William Bourdon et Me Dieudonné Bonkoungou, les conseils du présumé cerveau du putsch manqué, sont revenus à la charge sonner l’alerte sur l’état de santé de leur client.
« La dégradation de l’état de santé de Djibrill Bassolé, qui ne cesse de s’accélérer, lui fait encourir un risque mortel certain et imminent », ont-ils annoncé dans leur communiqué. L’homme souffre de « fortes douleurs au ventre » pour lesquelles il avait été hospitalisé fin juin.
Son évacuation en Tunisie, en mars dernier, pour une « tumeur rare » à l’estomac, n’a pas pu mettre totalement hors de danger l’officier de gendarmerie, dont la santé ne fait que se dégrader. Les autorités burkinabè restent cependant silencieuses sur leur promesse d’évacuer en Turquie pour des soins appropriés.