Guillaume Soro s’est engagé depuis un moment dans la réconciliation nationale. L’ex-chef de la rébellion ivoirienne a annoncé, le 22 février 2019, à Ferkéssédougou (ville du Nord), une caravane en vue de demander pardon aux Ivoiriens. Depuis, il sillonne le nord de la Côte d’Ivoire pour porter ce message.
Le pardon de Guillaume Soro
« Je demande aux chefs de m’accompagner. Nous irons demander pardon aux autres partis, aux autres régions de la Côte d’Ivoire », plaidait Guillaume Soro lors d’un échange avec les chefs coutumiers de Ferkéssédougou, le 22 février 2019.
Installé à la tête du Comité politique depuis sa démission de l’Assemblée nationale, le 8 février 2019, l’ancien leader de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI, principal syndicat estudiantin) prône la réconciliation entre les Ivoiriens.
Le député de Ferkéssédougou n’entend pas s’écarter de la voie du pardon et de la réconciliation. On se rappelle encore de son discours au domicile de feu Aboudrahamane Sangaré lors du décès de ce proche de Laurent Gbagbo.
« Aujourd’hui, je suis devant vous, c’est inutile de jouer à l’hypocrite de venir saluer et de partir si comme de rien n’était. Pour ceux qui ont souffert et qui m’en ont voulu, je vous demande pardon. Oui ça été un épisode difficile pour notre pays. Aujourd’hui, devant sa dépouille, je suis là pour vous présenter mon pardon. À tous ceux qui sont ici et qui ont souffert de ma gouvernance, de mes actions en tant que Premier ministre, je vous demande pardon », avait prononcé l’ex-président de l’Assemblée nationale.
Cependant, cette nouvelle posture de Guillaume Soro n’est pas du goût de tous. Des politiciens et observateurs de la scène politique ivoirienne estiment qu’après avoir conduit une rébellion contre son pays et endeuillé la Côte d’Ivoire, le président du Comité politique ne peut s’ériger en apôtre de la réconciliation.
Guillaume Soro « Qui suis-je pour ne pas demander pardon ? »
Il y a deux ans déjà, Guillaume Soro avait essuyé de vives critiques de la part de ses détracteurs face à son désir de demander pardon aux Ivoiriens. Sa réponse ne s’est pas fait attendre. « Quand nous prêchons la paix, la vérité, la justice, le pardon et la réconciliation entre tous les Hommes, ne nous étonnons pas que certains ne nous écoutent point ou fassent semblant de ne pas nous voir. Que notre conscience s’apaise si et seulement si nous demeurons dans « la vérité et le bon droit », avait-il répliqué.
Aujourd’hui encore, le « leader générationnel », comme l’appellent ses partisans, se heurte aux critiques quant à son engagement pour le pardon et la réconciliation. L’ancien chef de l’Hémicycle ivoirien n’a pas manqué de répondre.
« Qui suis-je pour ne pas demander pardon? Je crois au pardon et à la réconciliation », s’est exprimé l’ex Premier ministre d’ Alassane Ouattara, actuellement en tournée dans le Nord.
Le message de Guillaume Soro sera-t-il entendu ? Attendons de voir.