Dans le marché de Bamako, au pied de la cathédrale centenaire de la ville, dans la zone du marché central, des jeunes exposent sur des tables ou tiennent entre leurs mains des billets de banque et des jetons, qu’ils proposent aux passants. Ils font du commerce de la monnaie.
Des jeunes s’adonnent au commerce de la monnaie
« Oui chef !, pour échanger dollar, euro, faire la monnaie, c’est ici », scande Oumar, la trentaine, déambulant sur le trottoir, près de la cathédrale Sacré cœur de Bamako, des lias de billets de petites coupures entre ses mains.
« Si tu veux échanger la monnaie (étrangère) nous prenons une commission de 1.000 FCFA », pour les valeurs équivalentes à 5.000 FCFA et 500 FCFA pour moins de 5.000 FCFA, soit 20 % de la valeur échangée, a expliqué Oumar, qui dit bien gagner sa vie, depuis des années qu’il s’est lancé dans le commerce de la monnaie.
Dans la zone où ils exercent, la centaine de vendeurs de monnaie en plein air de Bamako propose leur marchandise aux passants, sans crainte de vols ou d’agressions.
« Ici, on ne craint rien, personne ne vient voler », assure Bouba, confortablement installé derrière une table en bois sur laquelle sont entassés des pièces de monnaie et billets de banque emballés dans des sachets plastiques transparents.
Au Mali, pour des problèmes d’insécurité, l’état d’urgence en vigueur quasiment sans interruption depuis 2015 a été prorogé jusqu’en 2019. Le gouvernement craint permanemment la recrudescence de la violence.
Les pièces sont attachées par espèce, explique Bouba qui a refusé d’être photographié, en présentant un sachet d’une valeur de 1.000 FCFA, contenant que des pièces de 25 FCFA et un autre de 500 FCFA en jetons de 50 FCFA.
Sans s’annoncer, amie, une vendeuse ambulante d’eau en plastique, arrive à la table de Bouba et prend un sachet de 500 FCFA en pièces de 25 FCFA et lui remet la somme de 550 FCFA.
Pour la vente de monnaie, Bouba et les autres vendeurs encaissent une commission de 50 FCFA sur les valeurs de 500 FCFA et 100 FCFA sur 1.000 FCFA ainsi de suite, soit 10 % de la valeur monnayée.
Estimée à 4.650 milliards de FCFA, le budget 2019 du Mali prend en compte 145 programmes, dont le processus de réconciliation, la loi de programmation militaire et sécuritaire.
Les statistiques de la Banque mondiale révèlent qu’en dépit de « la situation sécuritaire dégradante du Mali, ses performances économiques restent bonnes », avec une croissance robuste et un taux de 5,4 % en 2017, contre 5,8 % en 2016.