Le procès de Amadou Vamoulke, l’ex-patron de l’office de radio et télévision du Cameroun (CRTV), poursuivi pour un détournement présumé de près de trois milliards FCFA, a été renvoyé mardi, au 1er mars par le Tribunal criminel spécial (TCS) de Yaoundé, à la demande du ministère public pour ses réquisitions intermédiaires.
La comparution de Amadou Vamoulke reportée
« L’audience est suspendue pour être reprise le 1er mars, à la demande du ministère public pour ses réquisitions intermédiaires », a déclaré le président du TCS, Emmanuel Ndjéré, une vingtaine de minutes après l’ouverture du procès.
La défense qui a « protesté contre la demande de renvoi du ministère public », a souhaité que « ce soit la dernière. »
Amadou Vamoulke est poursuivi pour un détournement présumé de près de trois milliards FCFA, représentant le déficit de « report de trésorerie » à son arrivée à la tête de l’office
de média public en janvier 2005, en co-action avec l’ex-ministre des Finances Polycarpe Abah Abah.
Le 29 juillet 2016, il a été placé sous un mandat de détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé, et plaidé non-coupable, à l’ouverture de son procès (31 juillet 2017).
Une nouvelle accusation de détournement de 25 milliards pèse contre l’ancien patron de la chaîne publique et huit de ses anciens collaborateurs qui ont été inculpés par le tribunal.
« Le procureur prouve qu’il n’a pas de raison de maintenir les accusés en détention », a réagi Me Alice Nkom, estimant que « c’est inadmissible. »
Me Nkom accuse le procureur de « violer le principe d’un procès équitable », soulignant que le jugement devrait « se dérouler dans un délai raisonnable. »
Le Comité international pour la réhabilitation et la libération de Amadou Vamoulké (CIRLAV) et l’Alliance internationale pour la défense des droits et des libertés (AIDL), deux organisations qui soutiennent sa cause, dénoncent un « procès politique. »
Reporters sans frontières (RSF) qui a saisi le groupe de travail de l’Organisation des Nations unies sur la détention arbitraire de l’ex-patron de la CRTV, souhaite que l’organisation reconnaisse le caractère arbitraire de son incarcération.
« Son procès dure depuis 18 mois », après 16 renvois consécutifs, selon l’organisation, soutenant que « cette cabale judiciaire doit prendre fin. »
Créé en 2011, le TCS de Yaoundé est spécialisé dans la répression de la grande corruption, pour des montants à partir de 50 millions FCFA.