Le rapprochement entre la France et le Rwanda ne cesse de se matérialiser ces derniers temps. La justice française vient de prononcer un non-lieu contre des proches de Paul Kagamé dans l’affaire de l’attentat contre l’ancien président Habyarimana.
La France ferme un dossier sensible de l’histoire du Rwanda
Le 6 avril 1994, l’avion du président Juvénal Habyarimana a été abattu à l’atterrissage à Kigali, la capitale du Rwanda. Ce fut le point de départ d’un terrible génocide qui continue de hanter le pays des mille collines. Sept proches du Président rwandais Paul Kagamé avaient alors été mis en examen par la justice française. Mais après 20 ans d’instruction, Jean-Marc Herbaut et Nathalie Poux, les juges d’instruction du pôle antiterroriste de Paris, viennent de prononcer, ce lundi 24 décembre, le non-lieu en faveur de ces accusés, consacrant ainsi la fermeture de ce dossier.
Ces juges justifient leur décision par le fait qu’ils ne disposent pas d’éléments à charge suffisants pour la tenue d’un procès dans lequel est également poursuivi James Kabarebe, le ministre rwandais de la Défense. Richard Sezibera, porte-parole du gouvernement, a aussitôt réagi en déclarant que cette décision « met un terme à une tentative éhontée, durant les deux dernières décennies, de faire obstacle à la justice quant au génocide des Tutsis ».
Cependant, les proches du Président Habyarimana et l’avocat de la famille indiquent qu’il s’agit d’une décision totalement « politique » qui intervient dans le cadre du réchauffement des relations franco-rwandaises. L’ancienne cheffe de la diplomatie rwandaise, Louise Mushikiwabo vient d’ailleurs d’être portée à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Me Philippe Meilhac entend donc interjeter appel contre cette décision de non-lieu dans les jours à venir. Mais cet appel a-t-il des chances de prospérer dans le contexte décrit plus haut ?