L’un des principaux accusés au procès du putsch manqué du 16 septembre 2015 au Burkina Faso, le général de brigade Djibril Bassolé, a plaidé « non coupable » mercredi à Ouagadougou, après la lecture des chefs d’accusation portés à son encontre, dont l’attentat à la sûreté de l’Etat.
Djibril Bassolé ne reconnait pas les faits qui lui sont reprochés
« Je ne reconnais pas les faits. Je plaide non coupable », a dit le général Bassolé, vêtu d’un boubou blanc. L’ex-ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré n’a pas eu l’occasion de présenter la pile de documents rangés dans son classeur, la défense ayant évoqué un problème de procédure.
Maître Dieudonné Bonkoungou a annoncé au juge qu’une plainte a été déposée pour « faux, déclaration de faux » portant principalement sur le rapport d’expertise des écoutes téléphoniques, sur lequel reposent la plupart des accusations à l’encontre de son client.
Selon la défense, qui remet en cause « l’authenticité » de ce rapport, le juge devrait « surseoir à statuer », dans la mesure où la procédure est encore pendante devant le tribunal de grande instance de Ouagadougou.
« Vous n’êtes pas obligé de surseoir à l’interrogatoire du général Bassolé », a dit le procureur militaire au juge, estimant que les conseils de l’accusé « ne veulent pas que leur client soit interrogé », dans l’objectif de « retarder inutilement la procédure et les débats ».
Las des débats, Djibril Bassolé a demandé à « commencer immédiatement (son) interrogatoire » car il est « entièrement disponible » à cet effet, souhaitant que les questions liées à la procédure soient examinées plus tard.
Après de longues heures d’échanges (de piques parfois) entre la défense, le parquet et les parties civiles, le juge a renvoyé le délibéré au vendredi.
Fin septembre 2016, la justice avait demandé à l’expert allemand Hermann Künzel d’analyser les enregistrements téléphoniques présumés mettant en cause le général Bassolé et le président de l’Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro, dans la tentative de coup d’État.
Ce sont 84 personnes, dont neuf en fuite, qui sont poursuivies essentiellement pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », lors du putsch manqué de septembre 2015.
La résistance populaire contre la tentative de coup d’Etat a officiellement fait 14 morts et une quarantaine de blessés