Le patron de droits de l’homme de l’organisation des nations unies (ONU), Zeid Ra’ad Al Hussein, a exprimé mercredi sa profonde « inquiétude » suite aux informations persistantes faisant état des exactions de l’armée camerounaise et des groupes armés dans les zones anglophones( Nord-ouest) du pays, dans une déclaration.
La situation dans les régions anglophones préoccupe l’ONU
« Compte tenu de la gravité des informations faisant état de violences contre les Camerounais dans l’ouest du pays, nous avons demandé à pouvoir vérifier les allégations de violations et d’abus commis à la fois contre les forces de sécurité et contre les éléments armés », a dit M. Zeid deplorant l’interdiction par le gouvernement, l’accès aux régions du nord-ouest et du sud-ouest en dépit de « demandes répétées » de son organisation.
Dans la région anglophone du Cameroun, les combats sont devenus presque quotidiens entre les forces de sécurité camerounaises et des hommes armés se réclamant des « forces de restauration » d’un Etat anglophone qui avait brièvement vu le jour entre les deux guerres mondiales, sous mandat britannique.
Les deux camps s’accusent mutuellement de diverses violences et de propagation de fausses informations.
D’abord cantonnés aux attaques contre les symboles de l’Etat (commissariat, gendarmerie), les séparatistes ont commencé début 2018 à enlever des fonctionnaires et des francophones et à s’en prendre aux entreprises étrangères qu’ils accusent de soutenir Yaoundé.
Le gouvernement central a répondu par un important déploiement de forces de défense et sécurité dans les deux régions anglophones sur les dix que compte le pays.
Au total, ils sont quelque 160.000 personnes qui ont dû fuir les violences dans cette région, selon l’ONU, dont 34.000 se sont réfugiées au Nigeria, selon l’Agence nigériane de gestion des urgences (Sema).