Le coporal Moukoro a été ensensé et félicité, par le parquet militaire et les avocats des parties civiles pour la logique et conhérence dans son intervention dans le procès putsch, lors de sa comparution à la barre.
Le caporal Moukoro félicité par sa constance dans le procès putsch
Me Séraphin Somé, au nom des avocats des parties civiles, a félicité le caporal Moukoro pour la « sincérité et la cohérence » de ses propos.
Avant lui, le parquet a souligné que le caporal « est l’un des accusés qui sont restés constants lors des interrogatoires (interrogatoire de première comparution et interrogatoire au fond) ».
Seizième accusé interrogé à la barre dans le cadre du procès du putsch manqué, Pascal Moukoro, 27 ans, célibataire sans enfant, a expliqué que le 16 septembre, alors qu’il partait laver sa moto, il a été interpellé par des militaires.
Comme il était en tenue de sport, il lui a été remis un treillis, une kalachnikov et des rangers, et l’adjudant-chef major Eloi Badiel lui a ordonné d’aller « prendre faction » au hall de la résidence présidentielle.
De là, il a notamment assisté à l’arrivée du président de la transition Michel Kafando, de l’ex-Premier ministre Isaac Zida, et des ministres Réné Bagoro et Augustin Loada, qui venaient d’être arrêtés en plein conseil des ministres.
Après l’installation des autorités, il a demandé à Badiel la permission de rentrer chez lui, ce que l’adjudant-chef major lui a accordé avec l’injonction de revenir.
« A la maison, j’ai entendu à la radio qu’il y avait une tentative de coup d’Etat, avec la peur, je n’y suis plus retourné », a expliqué le caporal.
Le 17 septembre, il s’est rendu au camp Naaba Koom II qui abritait l’ex-régiment de sécurité présidentielle (RSP, dont il faisait partie), où il a rendu compte de tout ce qui s’est passé la veille à son agent de compagnie qui lui a alors dit de retourner voir Badiel. Ce qu’il a fait.
La seule sortie en ville qu’il a effectuée ce jour-là, a-t-il indiqué, a été en compagnie du sergent-chef Ali Sanou (sur instruction de Badiel). Ils se sont rendus au domicile du lieutenant-colonel Céleste Coulibaly (ex ide de camp de l’ancien président Blaise Compaoré) où étaient annoncés des manifestants.
84 personnes (dont neuf en fuite) sont poursuivies pour « attentat à la sûreté de l’Etat », lors du putsch avorté de septembre 2015. Parmi les accusés figurent le général Gilbert Diendéré, chef de l’ex-RSP (garde rapprochée de l’ancien président Blaise Compaoré chassé du pouvoir en octobre 2014) et le général Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré.
La résistance populaire à la tentative de coup d’Etat a officiellement fait 14 morts et une quarantaine de blessés.
Poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, complicité de meurtres et complicité de coups et blessures volontaires, Pascal Moukoro, ne reconnait aucun des faits qui lui sont reprochés.