Me Séraphin Somé, avocat des parties civiles, a demandé mercredi au parquet de faire citer comme témoin le capitaine Flavien Kaboré, dont le « nom revient régulièrement » au cours du procès du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina.
Séraphin Somé demande la comparution du capitaine Flavien dans le procès putsch
Pour Me Somé, compte tenu du fait que « revient régulièrement » le nom du capitaine Flavient Kaboré (commandant d’unité au RSP au moment des événements), il conviendrait que le parquet le cite comme témoin.
Mercredi, le sergent-chef Roger Koussoubé, neuvième accusé à se présenter à la barre, a réitéré qu’en 2015, lors d’un entretien téléphonique, l’ex-Premier ministre Isaac Zida lui a demandé d’œuvrer avec Flavien Kaboré pour « ramener la cohésion » au sein de l’ex-régiment de sécurité présidentielle (RSP – corps qui connaissait une crise de confiance et dont sont issues la plupart des acteurs du putsch manqué).
Dans cet entretien téléphonique disponible sur les réseaux sociaux et sur Youtube, Isaac Zida soutient que contrairement à ce que pensaient plusieurs éléments du RSP, il n’avait pas l’intention de « dissoudre le corps » qui est sa « maison ».
« Je veux que le corps retrouve une vie normale, redevienne plus fort plus puissant, et que tout le monde en soit fier dans ce pays », a notamment affirmé l’ancien Premier ministre.
En 2015, au RSP, il y avait au RSP, selon Roger Koussoubé (agent du renseignement au RSP), « trois camps: ceux restés fidèles au corps, les pro Isaac Zida (patron du renseignement au RSP jusqu’à sa nomination au poste de Premier ministre) et les pro Djibril Bassolé constitués des officiers supérieurs ».
Lui, a-t-il précisé, était de ceux restés fidèles au corps.
Le sergent-chef a par ailleurs soutenu que Flavien Kaboré « avait pour mission d’approcher » le général Diendéré et le colonel major Boureima Kéré, deux hauts-gradés du RSP, pour une rencontre avec Isaac Zida, dans le but de travailler à la cohésion du corps.
84 personnes (dont neuf en fuite) sont poursuivies pour « attentat à la sûreté de l’Etat », lors du putsch avorté de septembre 2015. Parmi les accusés figurent le général Gilbert Diendéré, chef de l’ex-RSP (garde rapprochée de l’ancien président Blaise Compaoré chassé du pouvoir en octobre 2014) et le général Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré.
La résistance populaire à la tentative de coup d’Etat a officiellement fait 14 morts et une quarantaine de blessés.